Mise Ă jour : mai 2016Â
NOM DU PROJET : TA5 – RĂ©alisation dâune Ă©tude de cas clinique : Ă©valuation exploratoire de nouveaux outils cognitifs et comportementaux destinĂ©s Ă traiter les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) |
R â Psychologie – Psychologie clinique â Troubles obsessionnels compulsifs |
1. Objectifs du projet
Au sein de lâInstitut de MĂ©decine Environnementale (IME), une modĂ©lisation cognitive et comportementale de lâassertivitĂ© (ou affirmation de soi) et de ses troubles a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e, le modĂšle du positionnement grĂ©gaire (PG). Pour rappel, le PG correspond Ă la position sociale que lâindividu occupe spontanĂ©ment au sein de ce groupe et la confiance en soi et en les autres rĂ©sultantes. LâoriginalitĂ© de ce modĂšle est de reprĂ©senter, sur un mĂȘme continuum, diffĂ©rents niveaux de PG caractĂ©risant Ă la fois la population gĂ©nĂ©rale et des individus atteints de troubles mentaux (comme la dĂ©pression, les troubles anxieux, âŠ). Les individus positionnĂ©s au centre de ce continuum possĂšdent une position favorable Ă lâacquisition dâun comportement assertif (PG neutre) tandis que les personnes positionnĂ©es de part et dâautre de ce PG central manquent dâassertivitĂ©. Chez certaines de ces personnes, le manque dâassertivitĂ© peut ĂȘtre Ă lâorigine de lâapparition dâun trouble de lâassertivitĂ©. Lâobjet du prĂ©sent projet est dâĂ©tudier lâimpact du PG dâun individu (et par voie de consĂ©quence de son assertivitĂ©) sur sa maniĂšre de percevoir, porter attention et mĂ©moriser les informations de son environnement. Il sâagit Ă©galement de poursuivre lâĂ©valuation de la portĂ©e et de la validitĂ© du modĂšle du PG dans dâautres champs dâapplication (clinique, pĂ©dagogie, Ă©ducation spĂ©cialisĂ©e, management, etc.).
LâĂ©quipe de lâIME a conçu des exercices thĂ©rapeutiques sur la base de la modĂ©lisation cognitive et comportementale du PG dans le but de modifier le PG des individus. Ces exercices sâappliquent Ă tout individu nâayant pas un PG neutre qui favorise lâacquisition des habiletĂ©s sociales (dont lâassertivitĂ©). Deux Ă©tudes ont Ă©tĂ© menĂ©es pour tester lâefficacitĂ© de ces exercices. Chez des individus prĂ©sentant des troubles dâanxiĂ©tĂ© sociale, une diminution de leur anxiĂ©tĂ© sociale a Ă©tĂ© observĂ©e Ă la suite de la rĂ©alisation quotidienne de ces exercices sur une semaine (Lefrançois, Van Dijk, Bardel, Fradin, & El Massioui, 2011). De mĂȘme, ces exercices ont Ă©tĂ© proposĂ©s Ă trois patients souffrant de troubles obsessionnels et compulsifs et ont permis de diminuer significativement leurs symptĂŽmes (Lefrançois, Van Dijk, El Massioui, Galmiche, & Fradin, 2013).
Ces deux Ă©tudes exploratoires soulignent lâefficacitĂ© des exercices thĂ©rapeutiques mis au point Ă lâIME. Lâobjet du prĂ©sent projet est dâĂ©tendre les Ă©tudes cliniques prĂ©cĂ©dentes Ă de plus larges Ă©chantillons de la population et de comparer ces exercices aux techniques cognitives et comportementales validĂ©es afin dâasseoir lâefficacitĂ© de cette nouvelle technique thĂ©rapeutique. Cette dĂ©marche facilitera la diffusion de cette technique au plus grand nombre par le biais de formations collectives dispensĂ©es Ă lâIME ou de suivis thĂ©rapeutiques individuels.
Le second objectif de ce projet est dâĂ©tudier les dĂ©terminants cognitifs du PG (et par consĂ©quent de lâassertivitĂ©) : nous voulons connaĂźtre lâinfluence du PG dâun individu sur la maniĂšre de traiter les informations de son environnement. Ainsi, il sera plus aisĂ© de comprendre comment le PG et les troubles qui en rĂ©sultent, se maintiennent. Ce second volet du projet permettra dâĂ©prouver les hypothĂšses formulĂ©es sur la base de la modĂ©lisation du PG et par voie de consĂ©quence, de tester le bien-fondĂ© des techniques de traitement proposĂ©es actuellement par lâIME. IndĂ©pendamment de la plus-value de cette dĂ©marche dans le domaine clinique, lâintĂ©rĂȘt est Ă©galement dâenrichir et de faire Ă©voluer les formations IME en intĂ©grant les rĂ©sultats de nos Ă©tudes. A travers ce projet en particulier, les personnes qui suivent ces formations pourront ĂȘtre sensibilisĂ©es Ă lâimpact du PG sur nos capacitĂ©s cognitives. IndĂ©pendamment de la plus-value de cette dĂ©marche dans le domaine clinique, lâintĂ©rĂȘt est Ă©galement dâenrichir et de faire Ă©voluer les formations IME en intĂ©grant les rĂ©sultats de nos Ă©tudes. Ă travers ce projet en particulier, les personnes qui suivent ces formations pourront ĂȘtre sensibilisĂ©es Ă lâimpact du PG sur nos capacitĂ©s cognitives.
Lâobjectif principal du prĂ©sent projet est donc dâamĂ©liorer le traitement des troubles de lâassertivitĂ© comme lâanxiĂ©tĂ© sociale, la dĂ©pression,⊠Pour cela, les acteurs de ce projet vont procĂ©der en deux Ă©tapes. Dans un premier temps, ils vont Ă©tudier lâimpact du manque dâassertivitĂ© observĂ© dans ces troubles sur les capacitĂ©s cognitives (perceptives, attentionnelles et mnĂ©siques) des individus. Cela permettra de mieux comprendre les mĂ©canismes de maintien de ces troubles et dâamĂ©liorer leur dĂ©tection. Dans un second temps, lâefficacitĂ© dâune nouvelle technique thĂ©rapeutique des troubles de lâassertivitĂ© sera testĂ©e indĂ©pendamment et en complĂ©ment des techniques cognitives et comportementales actuelles. Cette technique intĂ©grera les rĂ©sultats de la premiĂšre Ă©tape de ce projet ainsi que les observations cliniques des membres de lâIME.
2. Ătat de lâart
LâassertivitĂ© est un concept qui a Ă©mergĂ© dans les annĂ©es 50 en AmĂ©rique. Dans un premier temps, il a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© sous lâangle du comportement assertif. Ce comportement a Ă©tĂ© initialement dĂ©fini comme lâexpression appropriĂ©e de ses Ă©motions autres que lâanxiĂ©tĂ© envers une autre personne (Wolpe, 1958; Wolpe, 1973). Par la suite, dâautres composantes de ce comportement ont Ă©tĂ© isolĂ©es : la capacitĂ© Ă refuser une requĂȘte (Bekker, Croon, van Balkom, & Vermee, 2008; Lazarus, 1973), la capacitĂ© Ă exprimer et Ă dĂ©fendre ses droits et son point de vue sans anxiĂ©tĂ© ni agressivitĂ© (Alberti & Emmons, 2008) et enfin la capacitĂ© Ă commencer, continuer ou terminer une conversation (Lazarus, 1973; O’Connor, 1969).
Le comportement assertif requiert donc la possession dâun ensemble de capacitĂ©s apprises sâexprimant lors dâinteractions interpersonnelles. Il constitue Ă ce titre une habiletĂ© sociale plus quâun trait de personnalitĂ© unidimensionnel et stable dans le temps (Galassi & Galassi, 1978). Ainsi, un individu assertif est gĂ©nĂ©ralement capable dâapporter des rĂ©ponses appropriĂ©es dans des situations sociales ce qui facilite le dĂ©veloppement de relations interpersonnelles satisfaisantes et lui permet dâatteindre ses buts sociaux (Brady, 1984).
Dans un second temps, des composantes cognitives de lâassertivitĂ© ont Ă©tĂ© isolĂ©es. Elles comprennent des reprĂ©sentations positives de soi, des autres et des interactions entre soi et les autres (Vagos & Pereira, 2009).
Cependant, tout individu ne possĂšde pas les habiletĂ©s sociales et les cognitions caractĂ©risant un individu assertif. Selon certains auteurs qui adoptent une vision dichotomique de lâassertivitĂ© (McFall & Lillesand, 1971), un individu est soit assertif soit non-assertif (dans le cas oĂč il nâadopte pas un comportement assertif). Tandis que pour dâautres, lâassertivitĂ© se reprĂ©sente sur un continuum (Galassi & Galassi, 1978; Hollandsworth, Galassi, & Gay, 1977; Rich & Schroeder, 1976; Tomaka et al., 1999; Wilson & Gallois, 1993). Selon ces derniers, un individu manquant dâassertivitĂ© est plutĂŽt soumis (il ressentirait un sentiment dâinfĂ©rioritĂ© et dâimpuissance sociale), passif (il prĂ©fĂ©rerait rester en retrait et laisser intervenir les autres) et anxieux. A lâopposĂ©, un individu possĂ©dant un haut niveau dâassertivitĂ© est plutĂŽt dominant (c’est Ă dire quâil aurait tendance Ă contrĂŽler et Ă influencer son environnement interpersonnel) et agressif (il aurait tendance Ă utiliser des punitions et des menaces pour exercer un pouvoir coercitif ; (Hollandsworth et al., 1977). Toutefois, la conception de lâassertivitĂ© comme Ă©tant une habiletĂ© sociale nâest pas compatible avec cette reprĂ©sentation sur un continuum. La dĂ©finition de la dominance ne suppose pas que ces individus possĂšderont plus dâhabiletĂ©s sociales que les individus soumis et encore moins que les individus assertifs. Un individu dominant aura plutĂŽt tendance Ă exprimer et Ă dĂ©fendre ses droits et son point de vue avec agressivitĂ© tandis que lâindividu assertif le fera sans anxiĂ©tĂ© ni agressivitĂ© (Alberti & Emmons, 2008). Un individu est donc assertif ou manque dâassertivitĂ© et dans ce dernier cas, il sera soit soumis soit dominant.
Dans les modĂ©lisations des comportements interpersonnels, ces trois types de comportements sont reprĂ©sentĂ©s sur un axe vertical (Guttman, 1954; Horowitz et al., 2006; Kiesler, 1983; Leary, 1957; Moskowitz, 2005; Wiggins, 1982). Les deux pĂŽles de cet axe sont la soumission et la dominance et lâassertivitĂ© occupe la position centrale. Dans cette conception, la dimension dâaction (c’est-Ă -dire lâinfluence dâun individu sur un autre) est reprĂ©sentĂ©e sur un continuum et non plus lâassertivitĂ©. Malatynska et Knapp (2005) font le parallĂšle entre les deux pĂŽles de ces modĂšles et des troubles de lâhumeur. Selon eux, la dĂ©pression mĂ©lancolique (Ă©pisode dĂ©pressif majeur accompagnĂ© dâune perte dâintĂ©rĂȘt ou de plaisir pour toutes ou presque toutes les activitĂ©s ou une absence de rĂ©activitĂ© aux stimuli habituellement considĂ©rĂ©s comme agrĂ©ables ; (American Psychiatric association (APA), 1996) et les Ă©pisodes maniaques (pĂ©riode durant laquelle lâhumeur est Ă©levĂ©e de façon anormale et persistante) seraient deux pĂŽles opposĂ©s dâun mĂȘme continuum graduel tout comme les comportements de soumission et de dominance. Ainsi, la soumission serait un modĂšle de dĂ©pression tandis que la dominance serait un modĂšle de manie.
En effet, selon Arrindell et ses collaborateurs (Arrindell et al., 1999; Arrindell et al., 2005) un manque dâhabiletĂ©s sociales serait observĂ© Ă la fois dans la population gĂ©nĂ©rale et chez des patients souffrant de psychopathologies (comme la dĂ©pression). De nombreuses personnes ont des difficultĂ©s Ă demander un renseignement ou de lâaide Ă un Ă©tranger ou encore Ă refuser une requĂȘte dĂ©raisonnable dâun ami ou Ă exprimer du dĂ©plaisir dans une situation, sans pour autant dĂ©velopper un trouble mental. De mĂȘme, Gilbert et Allan (1994) ont mis en Ă©vidence, dans la population gĂ©nĂ©rale, des comportements de soumission tĂ©moignant dâun manque dâassertivitĂ©. Par ailleurs, des dĂ©ficits dâhabiletĂ©s sociales sont Ă©galement observĂ©s chez des patients schizophrĂšnes (Seo, Ahn, Byun, & Kim, 2007), dĂ©pressifs (Thompson & Berenbaum, 2011; AzaĂŻs, Granger, Debray, & Ducroix, 1999; Chan, 1993; Segrin, 2000), ceux souffrant de troubles anxieux (AzaĂŻs et al., 1999; Bekker et al., 2008; Kleiner & Marshall, 1985; Thompson & Berenbaum, 2011) ou encore ceux hospitalisĂ©s en psychiatrie de maniĂšre gĂ©nĂ©rale (Hersen, Eisler, Miller, Johnson, & Pinkston, 1973). AzaĂŻs et ses collaborateurs (AzaĂŻs et al., 1999) caractĂ©risent mĂȘme ces troubles de lâadaptation sociale, plus prĂ©cisĂ©ment la dĂ©pression et les troubles anxieux, de troubles de lâassertivitĂ©.
Pour traiter ces troubles de lâassertivitĂ©, les thĂ©rapies cognitives et comportementales (TCC) sont les plus rĂ©pandues et testĂ©es scientifiquement. Elles visent Ă agir sur les Ă©motions, les cognitions et les comportements qui maintiennent ces troubles. Les thĂ©rapeutes formĂ©s Ă cette approche thĂ©rapeutique proposeront classiquement, Ă ces patients, les mĂ©thodes suivantes : la relaxation appliquĂ©e (du type Jacobson ou Schultz), la restructuration cognitive ou encore lâaffirmation de soi (Veale, 2003 ; Rodebaugh et coll., 2004). La mĂ©thode dâaffirmation de soi est spĂ©cifiquement destinĂ©e Ă entrainer le patient Ă acquĂ©rir un comportement assertif (« Assertive Training ») et des compĂ©tences sociales (« Social Skills Training » ; Fedoroff et Taylor, 2001). La technique de base de cette mĂ©thode est le jeu de rĂŽle (Cottraux, 2004) qui consiste Ă observer, reproduire et intĂ©grer un comportement assertif selon un apprentissage par imitation dâun modĂšle (Bandura, 1977). Ainsi, lâindividu acquiert des compĂ©tences sociales et modifie ses cognitions relatives Ă la situation abordĂ©e lors du jeu de rĂŽle (Mattick et Peters, 1988 ; Newman et coll., 1994 ; Fedoroff et Taylor, 2001). Plusieurs Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© lâefficacitĂ© de cette mĂ©thode (Lin el al., 2008). Toutefois, certains patients restent rĂ©sistants Ă ce type de thĂ©rapie. Cela laisse donc la voie ouverte Ă la recherche de nouvelles techniques thĂ©rapeutiques pour amĂ©liorer le traitement des troubles de lâassertivitĂ©.
Dans cette perspective dâamĂ©lioration de la prise en charge de ces troubles, les scientifiques Ă©tudient lâimpact du manque dâassertivitĂ© des sujets et de leurs interlocuteurs sur leurs capacitĂ©s cognitives. Leur objectif est de comprendre comment ce manque dâassertivitĂ© se maintient.
Tout dâabord, la dominance chez autrui est perçue trĂšs prĂ©cocement (dĂšs 40ms) Ă la fois sur la base dâindices corporelles (posture repliĂ©e de soumission ou Ă©talĂ©e et droite de dominance) et faciaux (orientation de la tĂȘte vers le haut en signe de dominance ou vers le bas pour reprĂ©senter la soumission (Rule, Adams, Ambady, & Freeman, 2012). Cette perception est associĂ©e Ă la composante N200 isolĂ©e par Ă©lectroencĂ©phalographie (EEG) et lâamplitude de cette composante dĂ©pend de lâassertivitĂ© des acteurs prĂ©sentĂ©s (lâamplitude est plus grande face Ă des visages dâacteurs exprimant la dominance sociale et plus faible face Ă des visages exprimant la soumission ; (Chiao et al., 2008). De plus, elle est fortement influencĂ©e par les caractĂ©ristiques masculines du stimulus prĂ©senté : des visages et des voix masculinisĂ©s dâhommes et de femmes sont perçus comme plus dominants que ceux qui sont fĂ©minisĂ©s (Watkins, Jones, & DeBruine, 2010; Watkins, Quist, Smith, DeBruine, & Jones, 2012). La perception de lâassertivitĂ© dâun individu chez autrui est donc liĂ©e Ă sa propre assertivitĂ©.
Sa propre assertivitĂ© influence Ă©galement la maniĂšre dont un individu va porter attention aux autres. Les individus soumis ont une aversion rapide plus forte face Ă des visages de colĂšre que dâautres individus hautement anxieux (Terburg, Aarts, & van Honk, 2012). A lâinverse, une vigilance face Ă des menaces sociales est positivement corrĂ©lĂ©e Ă des marqueurs biologiques et psychologiques de la dominance (un trait de colĂšre, un haut niveau de testostĂ©rone et la motivation de lâapproche ; (Putman, Hermans, & van Honk, 2004; van Honk et al., 1999; van Honk, Tuiten, de Haan, van den Hout, & Stam, 2001; Wirth & Schultheiss, 2007). Des mots relatifs Ă la dominance sont jugĂ©s plus rapidement quand ils sont prĂ©sentĂ©s en haut de lâĂ©cran alors que le pattern inverse est observĂ© pour les mots liĂ©s Ă la soumission (Schubert, 2005). De mĂȘme, les individus dominants rĂ©pondent plus rapidement quand les indices sont prĂ©sentĂ©s en haut alors que le rĂ©sultat inverse est obtenu pour les individus soumis (Robinson, Zabelina, Ode, & Moeller, 2008). Ces Ă©tudes tĂ©moignent de lâimpact avĂ©rĂ© de lâassertivitĂ© dâun individu sur ses capacitĂ©s attentionnelles.
MalgrĂ© lâeffet avĂ©rĂ© de lâassertivitĂ© sur les capacitĂ©s perceptives et attentionnelles des individus, les deux recherches Ă©tudiant les liens entre lâassertivitĂ© et les capacitĂ©s mnĂ©siques nâont pas permis dâisoler un effet comparable (Terburg et al., 2012 ; Rule et al., 2012).
Lâensemble de ces recherches, Ă©tudiant le lien entre ces trois processus cognitifs et lâassertivitĂ©, sont rĂ©centes et prĂ©sentent quelques limites, notamment au niveau de la caractĂ©risation des sujets et du choix des stimuli. Des Ă©tudes complĂ©mentaires doivent donc ĂȘtre menĂ©es pour poursuivre cette dĂ©marche dâamĂ©lioration des thĂ©rapies des troubles de lâassertivitĂ©.
3. Aléas, incertitudes scientifiques, verrous technologiques
Bien que les techniques cognitives et comportementales des troubles de lâassertivitĂ© se rĂ©vĂšlent ĂȘtre efficaces, certains patients demeurent rĂ©sistants Ă cette thĂ©rapie. LâĂ©quipe de lâIME a conçu le prĂ©sent projet pour amĂ©liorer le traitement de ces patients rĂ©sistants.
Dans cette perspective, elle a pour premiĂšre ambition de pallier les limites des recherches actuelles qui Ă©tudient lâimpact de lâassertivitĂ© sur les processus cognitifs des individus. Tout dâabord, les Ă©tudes des processus attentionnels nâont pas permis dâisoler si lâassertivitĂ© influence uniquement le traitement de stimuli complexes (i.e. des visages) reprĂ©sentant une menace sociale (visage exprimant la colĂšre) ou si cette influence sâexerce Ă©galement pour des stimuli moins complexes comme des formes gĂ©omĂ©triques. De plus, elles nâont pas prĂ©cisĂ© lâaversion observĂ©e chez les individus soumis : sont-ils aversifs au regard ou au visage dans son ensemble et vont-ils traiter le visage comme un stimulus quelconque et regarder uniquement le bas de ce visage (cf. Robinson et al., 2008) ?
Nous pouvons Ă©galement nous demander si la perception de lâassertivitĂ© dâautrui varie en fonction de sa propre assertivitĂ© dans le cas oĂč lâacteur adopte une attitude naturelle et non plus une attitude « exagĂ©rĂ©e » de dominance ou de soumission (tĂȘte exagĂ©rĂ©ment orientĂ©e vers le haut ou vers le bas). Dans cette condition, la prĂ©sentation de ces stimuli plus naturels permet-elle dâobserver une diffĂ©rence dâamplitude de lâonde N200 similaire Ă celle mise en Ă©vidence par lâĂ©quipe de Chiao (2008) ? De plus, lâamplitude de cette onde dĂ©pend-elle de lâassertivitĂ© rĂ©elle de lâacteur prĂ©sentĂ© ou de lâassertivitĂ© attribuĂ©e Ă cet acteur a posteriori par le sujet ?
Dans les Ă©tudes relatives aux processus attentionnels, perceptifs et mnĂ©siques, lâassertivitĂ© des sujets est dĂ©duite dâindices indirectes (comme leurs trait de colĂšre et dâanxiĂ©tĂ©, leur tenue vestimentaire, leur niveau de testostĂ©rone) ou uniquement du trait de dominance. Cela ne permet donc pas de distinguer clairement les individus assertifs des individus soumis ni des individus dominants.
La seconde ambition du prĂ©sent projet est de tester une nouvelle technique cognitive et comportementale des troubles de lâassertivitĂ©. Les Ă©tudes menĂ©es sur les processus cognitifs et lâassertivitĂ© suggĂšrent que le manque dâassertivitĂ© dâun individu a un impact sur les processus dâacquisition et de traitement prĂ©coces des informations de son environnement. Lâentrainement Ă lâacquisition dâhabiletĂ©s sociales ne doit donc pas ĂȘtre suffisant pour modifier le manque dâassertivitĂ© profondĂ©ment ancrĂ© chez les patients rĂ©sistants aux mĂ©thodes des TCC. En revanche, la nouvelle technique proposĂ©e par lâIME a pour vocation dâagir sur le positionnement grĂ©gaire (PG) de lâindividu qui serait Ă lâorigine de ce manque dâassertivitĂ© (puisque quâun PG soumis ou dominant ne favoriserait pas lâacquisition dâun comportement assertif). Des rĂ©sultats sur les patterns cognitifs (notamment perceptifs, attentionnels et mnĂ©siques) des patients pourraient donc ĂȘtre obtenus grĂące Ă cette nouvelle technique, sur le long terme.
4. Travaux réalisés, démarche expérimentale
Nos observations cliniques et nos lectures dâarticles scientifiques nous ont conduits, dans une premiĂšre phase Ă formuler les hypothĂšses suivantes.
En ce qui concerne les liens entre les capacitĂ©s cognitives des individus et leur assertivitĂ©, nous supposons que lâassertivitĂ© a un rĂ©el effet sur les capacitĂ©s perceptives, attentionnelles et mnĂ©siques. Cet effet se situerait Ă divers niveaux.
Tout dâabord, lâaversion aux indices de menace sociale observĂ©e chez les individus soumis (Terburg et al., 2012) se traduirait plus prĂ©cisĂ©ment par une aversion aux regards des individus dominants et ceux exprimant la colĂšre (Ă©motion associĂ©e Ă la dominance ; (Hess, Adams, & Kleck, 2005). Cela les conduirait Ă porter leur attention sur le bas du visage de ces individus (au dessous des yeux). A lâinverse, la vigilance face Ă des menaces sociales observĂ©e chez des individus plutĂŽt dominants (Putman et al., 2004; van Honk, et al., 2001; van Honk et al., 1999; Wirth & Schultheiss, 2007) se traduirait chez ces individus par une fixation plus longue (en comparaison aux individus soumis) des regards et du haut du visage (au dessus des yeux) des stimuli de dominance et de ceux exprimant la colĂšre. Les patterns prĂ©cĂ©dents observĂ©s chez les individus soumis et dominants seraient obtenus pour les indices de menace sociale mais pas pour des stimuli moins complexes comme des formes gĂ©omĂ©triques. En revanche, une diffĂ©rence dans les stratĂ©gies dâexploration des stimuli prĂ©sentĂ©s Ă lâĂ©cran serait observĂ©e en fonction de lâassertivitĂ© du sujet et ceci quelque soit la nature de ces stimuli (stimuli complexes ou pas). Comme le suggĂšrent les Ă©tudes de 2 Ă©quipes (Robinson et al., 2008 ; Schubert, 2005), les individus dominants commenceront par porter leur attention aux stimuli prĂ©sentĂ©s en haut de lâĂ©cran tandis que ce sera en bas pour les soumis.
Comme pour le processus attentionnel, lâassertivitĂ© des individus influencerait leur perception de lâassertivitĂ© chez autrui, et ceci que leur interlocuteur adopte une attitude exagĂ©rĂ©e (tĂȘte orientĂ©e vers le haut ou vers le bas) tĂ©moignant de leur assertivitĂ© ou pas (orientation naturelle de la tĂȘte). Lâattribution de lâassertivitĂ© Ă autrui dĂ©pendrait de sa propre assertivitĂ© et non pas de lâassertivitĂ© rĂ©elle de lâindividu. Par exemple, si nous reprĂ©sentons le positionnement grĂ©gaire (PG) sur un continuum allant de -5 Ă +5 et que les valeurs nĂ©gatives sont attribuĂ©es aux individus soumis et les positives aux dominants, des individus hautement soumis (associĂ©s au niveau -3, par exemple) caractĂ©riseraient des individus faiblement soumis (niveau -1) de dominants mĂȘme si ces derniers sont soumis « dans lâabsolu ». De mĂȘme des individus soumis pourraient attribuĂ©s un PG dominant Ă des individus assertifs (de PG Ă©gal ou trĂšs proche de 0). Nous posons donc lâhypothĂšse que la perception de lâassertivitĂ© chez autrui est relative Ă la propre assertivitĂ© du sujet. De plus, nous supposons que la perception de cette assertivitĂ© chez autrui (que son attitude soit naturelle ou exagĂ©rĂ©e) se traduit au niveau de lâamplitude de la composante N200 isolĂ©e par EEG : si les individus indiquent a posteriori que la personne prĂ©sentĂ©e est dominante, la perception du visage de cette personne sera associĂ©e Ă une onde N200 dâamplitude plus grande que sâils lâavaient catĂ©gorisĂ© comme soumise.
Les Ă©tudes menĂ©es sur les processus perceptifs et attentionnels laissent supposer que lâassertivitĂ© aurait un impact sur les capacitĂ©s mnĂ©siques mĂȘme si cela nâa pas encore Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© (Terburg et al., 2012 ; Rule et al., 2012). LâĂ©quipe de lâIME a conçu trois questionnaires Ă©valuant prĂ©cisĂ©ment les comportements de soumission, de dominance et dâassertivitĂ©. GrĂące Ă ces outils de caractĂ©risation plus fins que ceux utilisĂ©s dans les Ă©tudes prĂ©cĂ©dentes, nous supposons que nous allons mettre en Ă©vidence un effet de lâassertivitĂ© sur la mĂ©moire : les stimuli relatifs Ă la dominance sociale seront mĂ©morisĂ©s en prioritĂ© quelque soit lâassertivitĂ© du sujet.
Selon nos hypothĂšses, lâeffet de lâassertivitĂ© sur les processus cognitifs est exclusivement observĂ© lorsque le sujet est placĂ© face Ă une menace sociale, comme cela est simulĂ© dans les Ă©tudes prĂ©cĂ©dentes.
En ce qui concerne lâefficacitĂ© de la nouvelle technique thĂ©rapeutique Ă©laborĂ©e Ă lâIME, les rĂ©sultats des deux Ă©tudes exploratoires (Lefrançois, Van Dijk, Bardel, Fradin, & El Massioui,2011 ; Lefrançois et al, en prĂ©paration) suggĂšrent quâelle permet de diminuer les symptĂŽmes des troubles de lâassertivitĂ©. De plus, les techniques de TCC seraient complĂ©mentaires de cette nouvelle technique car leurs mĂ©canismes dâactions diffĂ©reraient : les TCC sont plutĂŽt orientĂ©es vers lâacquisition dâun comportement assertif tandis que la technique dĂ©veloppĂ©e Ă lâIME modifierait le positionnement grĂ©gaire (PG) des individus. Nous supposons que ce PG influence lâacquisition naturelle des habiletĂ©s sociales et que sa modification dans le but dâatteindre un PG central (Ă©gal ou trĂšs proche de 0) facilite cette acquisition. Ainsi, la technique de modification du PG diminuerait durablement les symptĂŽmes des troubles de lâassertivitĂ© et cet effet serait supĂ©rieur dans le cas oĂč cette technique serait couplĂ©e Ă celles des TCC.
Pour tester ces hypothĂšses, nous avons conçu un protocole de recherche en trois Ă©tapes. Dans un premier temps, les sujets sont caractĂ©risĂ©s de maniĂšre prĂ©cise en fonction de leur assertivitĂ©. Cette Ă©tape de caractĂ©risation nous permet de constituer 3 groupes : un groupe composĂ© dâindividus soumis, un deuxiĂšme dâindividus assertifs et un troisiĂšme dâindividus dominants.
Dans un deuxiĂšme temps, ces trois groupes sont subdivisĂ©s en deux pour rĂ©aliser soit une tĂąche de mĂ©moire sociale soit une tĂąche de jugement. La tĂąche de mĂ©moire sociale est inspirĂ©e de celle de lâĂ©quipe de Terburg (2012) Ă laquelle nous avons ajoutĂ© des conditions faisant intervenir des stimuli diffĂ©rents de ceux utilisĂ©s par ces auteurs. Elle nous permet de tester les capacitĂ©s attentionnelles et mnĂ©siques en fonction des stimuli prĂ©sentĂ©s et de lâassertivitĂ© des sujets.
Pendant la tĂąche de jugement, les sujets sont Ă©quipĂ©s dâun dispositif dâoculomĂ©trie et dâun casque EEG pour Ă©tudier leurs capacitĂ©s perceptives et attentionnelles ainsi que lâactivitĂ© cĂ©rĂ©brale associĂ©e, face Ă des visages exprimant la dominance, la soumission, la neutralitĂ© (attitude ni soumise ni dominante) ou une attitude naturelle (attitude naturellement adoptĂ©e par lâacteur photographiĂ©). Pendant les enregistrements de lâactivitĂ© Ă©lectrique cĂ©rĂ©brale et des mouvements des yeux sur lâĂ©cran, les sujets ont pour consigne de dĂ©terminer le sexe des stimuli prĂ©sentĂ©s. Cette partie du protocole est une rĂ©plication de lâĂ©tude de Chiao et al. (2008), Ă lâexception que nous introduisons trois nouvelles variables : lâassertivitĂ© des participants et des acteurs photographiĂ©s ainsi que les stimuli traduisant une expression naturelle.
La derniĂšre Ă©tape de ce protocole prĂ©voit de comparer lâefficacitĂ© de la technique de modification du PG de lâIME Ă celle des techniques de TCC mais Ă©galement Ă la combinaison de ces deux types de techniques. Pour cette Ă©tape, seuls les sujets soumis seront retenus et divisĂ©s en deux groupes. Le premier groupe bĂ©nĂ©ficiera de dix sĂ©ances de thĂ©rapie selon la technique de modification du PG puis dix autres selon les techniques de TCC. Le second groupe bĂ©nĂ©ficiera de ces deux techniques dans un ordre inversĂ©. LâĂ©volution des symptĂŽmes des sujets sera Ă©valuĂ©e aprĂšs que la premiĂšre technique soit dispensĂ©e ainsi quâaprĂšs que le suivi selon la seconde technique soit fini. Une Ă©valuation six mois aprĂšs les deux suivis sera Ă©galement effectuĂ©e pour mesurer leurs effets sur le moyen terme.
Pour mener Ă bien cette recherche, nous allons concevoir une base de donnĂ©es comprenant des visages exprimant quatre Ă©motions (la joie, la peur, la colĂšre, la neutralitĂ©/aucune Ă©motion) et adoptant trois attitudes (la soumission, la dominance et le naturel). Les expĂ©rimentateurs feront en sorte que les acteurs photographiĂ©s adoptent les expressions non-verbales caractĂ©risant ces Ă©motions (Ekman et Friesen, 2003) et ces attitudes (Mignault & Chaudhuri, 2003; Chiao et al., 2008; Terburg et al., 2012), telles quâelles sont dĂ©crites dans la littĂ©rature. Ces acteurs seront Ă©galement caractĂ©risĂ©s car nos hypothĂšses portent Ă la fois sur lâassertivitĂ© des participants et sur lâassertivitĂ© des acteurs photographiĂ©s (stimuli). Or les bases de donnĂ©es existantes ne nous permettent pas de contrĂŽler lâassertivitĂ© des acteurs photographiĂ©s.
Vingt personnes (10 hommes et 10 femmes), qui ne participeront pas Ă lâĂ©tude, contribueront Ă la sĂ©lection des stimuli les plus reprĂ©sentatifs de la dimension exprimĂ©e sur les visages. Trois clichĂ©s par condition (Ă©motion exprimĂ©e ou attitude adoptĂ©e) et par sujet photographiĂ© leur seront prĂ©sentĂ©s simultanĂ©ment sur un Ă©cran dâordinateur et elles devront choisir lâimage qui exprime le mieux, selon elles, lâĂ©motion ou lâattitude Ă©tudiĂ©e. Les stimuli sĂ©lectionnĂ©s seront utilisĂ©s pour les deux tĂąches cognitives.
En 2013, nous avons soumis le prĂ©sent projet de recherche au ComitĂ© de Protection des Personnes (CPP) dâIle de France 1, Ă lâAgence nationale de sĂ©curitĂ© du mĂ©dicament et des produits de santĂ© (ANSM) et Ă la Commission Nationale de lâInformatique et des LibertĂ©s (CNIL). Nous avons reçu un avis favorable de ces trois organismes.
Nous avons ainsi pu rĂ©aliser la premiĂšre Ă©tape de notre protocole de recherche : 150 participants ont Ă©tĂ© recrutĂ©s et caractĂ©risĂ©s. Notre recherche Ă©tant qualifiĂ©e de biomĂ©dicale par le CPP, un examen mĂ©dical a Ă©tĂ© pratiquĂ© sur chacun de ces participants avant quâil intĂšgre le protocole.
En parallĂšle, 160 personnes (sur les 192 requises pour les besoins du prĂ©sent protocole) ont Ă©tĂ© photographiĂ©es pour constituer la base de donnĂ©es de visages. A ce jour, seulement un tiers de ces photographies a Ă©tĂ© testĂ©e par vingt personnes indĂ©pendantes Ă lâĂ©tude.
Pour le prĂ©sent projet, les sujets « tout-venants » sont recrutĂ©s via la liste de diffusion du RISC (Relais d’information sur les sciences de la cognition) et le quotidien LibĂ©ration. Pour Ă©tudier les capacitĂ©s attentionnelles des sujets, ils seront Ă©quipĂ©s dâun dispositif dâoculomĂ©trie Tobii de 24 pouces. De plus, pour mesurer leur activitĂ© cĂ©rĂ©brale pendant quâils traitent les stimuli prĂ©sentĂ©s, les sujets porteront un casque EEG G.tec Ă 16 voies. LâIME ne disposant pas de ces deux dispositifs, nous avons sollicitĂ© le laboratoire auquel la doctorante en charge de ce projet est rattachĂ©e. Il sâagit du laboratoire CHArt (Cognitions Humaine et Artificielle, EA 4004). Une partie de la prĂ©sente recherche sera donc menĂ©e dans ce laboratoire et lâexpĂ©rimentatrice utilisera son matĂ©riel.
Les analyses statistiques sur les donnĂ©es recueillies seront rĂ©alisĂ©es Ă lâaide du logiciel Statistica.
5. Acquisition des connaissances
Les Ă©tudes menĂ©es dans le cadre de ce projet feront lâobjet dâarticles scientifiques afin de communiquer nos rĂ©sultats Ă la communautĂ© scientifique. Ces Ă©tudes rĂ©pondront Ă des problĂ©matiques actuellement posĂ©es par cette communautĂ©. Dâune part, elles permettront de mieux comprendre lâeffet de lâassertivitĂ© sur les processus cognitifs des individus et leur activitĂ© cĂ©rĂ©brale rĂ©sultante. Dâautre part, elles proposeront une autre technique thĂ©rapeutique des troubles de lâassertivitĂ© que nous supposons efficace et cette efficacitĂ© pourra Ă©galement ĂȘtre testĂ©e par dâautres Ă©quipes dans le monde.
Par ailleurs, la base de donnĂ©es de visages pourra ĂȘtre utilisĂ©e dans les protocoles de recherche futurs. Outre cette utilisation Ă des fins de recherche, nous envisageons dâautres utilisations opĂ©rationnelles telles que leur intĂ©gration Ă des applications (questionnaires, supports pĂ©dagogiques destinĂ©s aux professionnels, e-learning, etc.) diffusĂ©es par le pĂŽle Conseil de lâIME et ses clients.
6. Ressources humaines
Nom |
Fonction dans le projet |
Nb total dâheures/jours affectĂ©es au projet |
Farid El Massioui |
Superviseur |
60 Heures |
Jacques Fradin |
Direction de recherche |
58 Heures |
Riadh Lebib |
Chargée de projet |
87 Heures |
Aurélie Van Dijk |
Chargée du projet |
1656 Heures |
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