Mise Ă  jour : mai 2016

 

NOM DU PROJET : AS6 : Ă©tude portant sur l’impact d’un exercice de GMM
sur le stress ressenti, l’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat et la variabilitĂ© de la frĂ©quence cardiaque
en situation stressante professionnelle (« Effect of Mental Mode Management training on state-anxiety and physiological stress »)
Date de début : 2013 Date de fin : 2014
R : Psychologie – psychologie cognitive

 

1. Objectifs du projet

Une Ă©tude a Ă©tĂ© menĂ©e auprĂšs des salariĂ©s tout-venant afin de tester l’impact d’un exercice de gestion du stress (Gestion des Modes Mentaux, GMM) sur le stress ressenti, l’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat et la variabilitĂ© de la frĂ©quence cardiaque en situation stressante professionnelle. Si cet exercice apparaĂźt efficace, il pourrait ĂȘtre intĂ©grĂ© aux programmes des Ă©coles de management et organismes de formation professionnelle comme un outil novateur de gestion du stress professionnel.

Cette Ă©tude a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e dans le cadre du mĂ©moire de Master 2 Professionnel en Psychologie de l’UniversitĂ© de Paris 8 de Melle Rafif Sargi, stagiaire Ă  l’IME. Les donnĂ©es ont Ă©tĂ© traitĂ©es par StĂ©phanie de Chalvron de l’IME en vue de la rĂ©daction d’un article scientifique.

L’objet de cette Ă©tude consistait Ă  Ă©tudier l’impact d’un exercice de GMM de restructuration cognitive (« Pack Aventure » : Avantages/InconvĂ©nients du succĂšs et de l’échec) sur le niveau de stress ressenti par les individus, leur anxiĂ©tĂ©-Ă©tat et la variabilitĂ© de la frĂ©quence cardiaque.  La GMM vise Ă  amĂ©liorer les performances des fonctions exĂ©cutives en permettant Ă  l’individu de raisonner mieux face Ă  une situation nouvelle et de contrĂŽler ses Ă©motions (Fradin et al., 2008). Cette thĂ©rapie se compose de plusieurs sessions de formation qui peuvent rester indĂ©pendante ou ĂȘtre combinĂ©es. L’objectif est d’amĂ©liorer l’estime de soi, la satisfaction au travail, le bien-ĂȘtre psychologique, et enfin d’amĂ©liorer la productivitĂ© et de rĂ©duire le roulement de personnel. Dans une Ă©tude rĂ©cente, les avantages de la formation GMM sur des Ă©lĂšves pilotes a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e (Fornette et al., 2012). Les auteurs mettent en Ă©vidence une augmentation des performances de vol et un changement de mode de gestion du stress, notamment chez les Ă©lĂšves pilotes qui sont en difficultĂ© au dĂ©but de leur formation. Toutefois, Ă  notre connaissance, rien n’est connu sur la capacitĂ© de cette thĂ©rapie Ă  rĂ©duire l’Ă©tat d’anxiĂ©tĂ©. Par consĂ©quent, l’objectif de cette Ă©tude exploratoire est d’examiner l’efficacitĂ© de la formation GMM sur l’Ă©tat d’anxiĂ©tĂ© et de stress physiologique d’employĂ©s tout-venant. Selon le modĂšle psychologique de stress (Lazarus & Folkman, 1984), et d’autres Ă©tudes (Feldner et al., 2008) dans lesquelles le stress perçu (ou stress psychologique) mĂ©diatise la relation entre la situation agressive et la rĂ©ponse individuelle de l’anxiĂ©tĂ©, nous supposerons que la rĂ©duction du stress perçu entraĂźne la rĂ©duction de l’anxiĂ©tĂ©. En outre, plusieurs Ă©tudes indiquent que la sensibilitĂ© Ă  l’anxiĂ©tĂ© est plus Ă©levĂ©e chez les femmes que chez les hommes (Borooah, 2010 ;  Feldner et al., 2008 ; Stewart et al., 1997), ainsi Bekker et van Mens- Verhulst (2007 ) recommandent que le genre soit pris en compte dans le traitement de l’anxiĂ©tĂ©, ils prĂ©cisent que l’inclusion de la spĂ©cificitĂ© du genre augmenterait l’ efficacitĂ© du traitement. Ceci suggĂšre que l’efficacitĂ© du traitement de l’anxiĂ©tĂ© serait diffĂ©rente selon le sexe. Par consĂ©quent, les effets univariĂ© et multivariĂ© du genre et de la perception du niveau de stress selon le genre sur l’Ă©volution de l’anxiĂ©tĂ© sont Ă©galement Ă©tudiĂ©s et nous supposons que l’effet global de la GMM est plus Ă©levĂ© pour les femmes que les hommes en particulier parce que leur niveau de stress et d’anxiĂ©tĂ© perçue Ă©taient plus Ă©levĂ©s avant la thĂ©rapie.

 

2. État de l’art

Aujourd’hui, le stress envahit de plus en plus notre quotidien aussi bien personnel que professionnel. Les facteurs de stress ou stresseurs semblent multiples (surcharge de travail, suppression de poste, enjeux). Plusieurs recherches ont mis en Ă©vidence les consĂ©quences nĂ©fastes du stress en milieu professionnel, Ă  la fois sur la santĂ© de l’individu (aux niveaux somatique insomnies, maladies cardiovasculaires et psychique, anxiĂ©tĂ©, dĂ©pression), sur l’altĂ©ration de sa qualitĂ© de vie et sur l’économie de l’entreprise (perte de productivitĂ©, arrĂȘts de travail). Apprendre Ă  gĂ©rer le stress semble donc important pour prĂ©server bien-ĂȘtre et activitĂ© professionnelle.

Selon le modĂšle de Lazarus & Flokman (1984), le stress est un processus dans lequel il existe une transaction entre l’individu et une situation perçue comme aversive oĂč l’individu pense que la situation dĂ©passe ses ressources ou met en danger son bien-ĂȘtre. Selon ces auteurs, le stress est donc un processus dirigĂ© par l’interaction entre les facteurs de stress environnementaux, l’évaluation individuelle (en termes de nature de la situation et de ressources pour y faire face) et les stratĂ©gies cognitives utilisĂ©es pour faire face Ă  la situation.

Les sources du stress sont multiples, individuelles (maladie, handicap), familiales, professionnelles, sociales (conditions de vie, niveau socio-Ă©conomique, ethnie), il s’agit de faits objectifs qui pourtant n’auront pas le mĂȘme impact d’un individu Ă  l’autre. C’est, selon le modĂšle transactionnel du stress, l’évaluation cognitive faite par l’individu qui va en moduler l’impact, cette Ă©valuation pourtant subjective devient alors plus essentielle que les faits objectifs eux-mĂȘmes. C’est la raison pour laquelle on distingue le stress objectif (reliĂ© Ă  des facteurs biologiques telle que l’augmentation du taux de cortisol) du stress psychologique, lequel dĂ©pend donc de l’évaluation qu’un individu se fait de la situation stressante, mais Ă©galement de l’évaluation qu’il se fait de ses capacitĂ©s Ă  s’ajuster aux demandes de cette situation. Ainsi, ce qui est stressant, c’est « la discordance ressentie entre les ressources existantes et perçues comme insuffisantes et les contraintes de la situation » (Fisher & Tarquinio, 2004, p.94).

Bien qu’aucun ordre chronologique ne soit instaurĂ© dans le processus d’évaluation, Lazarus distingue donc deux dimensions Ă  l’évaluation, les dimensions primaire et secondaire : « Le choix de la terminologie, «primaire» et «secondaire» est regrettable pour deux raisons. Tout d’abord, ces termes suggĂšrent, Ă  tort, que l’une (primaire) est plus importante que l’autre, ou que l’une prĂ©cĂšde l’autre dans le temps. Aucune de ces significations n’est entendue comme telle » (Lazarus et al., 1984, p. 31). La dimension primaire fait rĂ©fĂ©rence aux enjeux que reprĂ©sente la situation en terme de menace, de perte ou de dĂ©fi et donne lieu au stress perçu, et la dimension secondaire correspond Ă  l’apprĂ©ciation des ressources disponibles et donne lieu au soutien social perçu et au contrĂŽle perçu. Des facteurs personnels qui peuvent ĂȘtre cognitifs, motivationnels ou dispositionnels (optimisme, lieu de contrĂŽle[1], anxiĂ©tĂ©, dĂ©pression 
), des facteurs situationnels (imprĂ©visibilitĂ©, ambiguĂŻtĂ©, incontrĂŽlabilitĂ© de la situation) ainsi que des facteurs sociaux (rĂ©seau social, revenus
) vont influencer ces deux Ă©valuations. Mais, ce qui est central dans ce processus Ă©valuatif, ce sont les Ă©motions, ainsi, en 1999,  Lazarus qualifie mĂȘme l’approche de ce modĂšle de « cognitive-motivationnelle-relationnelle », oĂč chaque Ă©motion ressentie par l’individu est fonction d’un « thĂšme relationnel central » (Core Relational Theme, CRT). Ce CRT correspond aux buts que la personne s’est fixĂ©. Si la situation n’est pas pertinente en rapport Ă  ces buts, il n’y aura pas d’émotion, en revanche, si elle interfĂšre avec les buts fixĂ©s, toutes les Ă©motions sont envisageables, ainsi « les Ă©motions dĂ©coulent de l’évaluation de l’impact d’un Ă©vĂ©nement sur ​​les objectifs Ă©valuĂ©s » (Lowe & Bennet, 2003). Lorsqu’elles sont nĂ©gatives (peur, colĂšre, tristesse, dĂ©goĂ»t
 ), elles donnent lieu Ă  la perception d’un stress, lequel engage un nouvel enjeu en terme de protection de l’estime de soi qui va lui-mĂȘme influencer la perception du pouvoir et du contrĂŽle sur la situation ainsi que du soutien social disponible et par la suite de l’ajustement comportemental.

Le contrĂŽle perçu est un processus transactionnel qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  la croyance, qu’un individu a, de pouvoir ou non maitriser la situation, et cette croyance est Ă©galement dĂ©pendante du caractĂšre objectivement contrĂŽlable de la situation.

Barrera (citĂ© par (Beauregard & Dumont, 1996) dĂ©finit le soutien social selon trois dimensions : l’intĂ©gration sociale, le soutien social reçu et le soutien social perçu. Pour Cohen et Syme (1985) le soutien social perçu correspond d’une part Ă  la perception qu’a l’individu de la disponibilitĂ© de son entourage quand il est face Ă  une difficultĂ© et d’autre part, Ă  la satisfaction qu’il pense pouvoir retirer de ce soutien. Vaux (citĂ© par Beauregard et al. 1996) souligne que les dĂ©finitions du soutien social ne font pas l’objet d’un consensus au sein de la communautĂ© scientifique, ce que Bruchon-Schweitzer (2002) explique par le fait que les chercheurs s’attachent plus Ă  sa validitĂ© prĂ©dictive qu’à sa validitĂ© thĂ©orique. L’ajustement Ă  la situation (coping) dĂ©coule de ces perceptions transactionnelles du stress, du contrĂŽle et du soutien social.

C’est une conception psychologique du stress, mais il a, par ailleurs, Ă©tĂ© montrĂ© que le stress psychologique est reliĂ© au stress physiologique Ă©valuĂ©e par la variabilitĂ© de frĂ©quence cardiaque (HRV), et en particulier Ă  une plus faible variabilitĂ© du rythme cardiaque vagal (Bradley et al. 2010; Chandola et al. 2008;  Pieper et al. 2007). L’HRV est considĂ©rĂ©e comme un marqueur psychologique de l’adaptation, et d’une rĂ©gulation Ă©motionnelle Ă  des exigences environnementales. Un faible HRV (diminution de l’activitĂ© parasympathique) reflĂšte une diminution de l’adaptabilitĂ©, Ă  la fois psychologiquement et physiologiquement (Thayer et al. 2012). L’HRV peut ĂȘtre mesurĂ© Ă  la fois par la frĂ©quence cardiaque instantanĂ©e et par les altĂ©rations du rythme cardiaque (intervalles RR ou intervalles entre les pics de R consĂ©cutifs ; Niskanen, Tarvainen, Ranta – Aho, & Karjalainen, 2004), ces fluctuations sont influencĂ©es par le systĂšme nerveux autonome systĂšme nerveux (Cohen, Matar, Kaplan, et Kotler, 1999). Ainsi, il Ă©value l’Ă©quilibre sympathique – vagal d’un organisme (Berntson, Bigger, Smetana, Grossman, Kaufmann, Malik, et Van der Molen, 1997) et il est un bon indicateur de stress physiologique (Appelhans & Luecken, 2006). Une faible VRC a Ă©tĂ© associĂ©e Ă  des modulations excessives cardiaques sympathiques, modulations inadĂ©quates ou les deux. VRC fournit des informations non invasive sur des modulations de frĂ©quence cardiaque dans une variĂ©tĂ© de circonstances dynamiques, y compris Ă©motions Ă©voquĂ©es et l’expĂ©rience rĂ©cente de stress Ă©motionnel (Dishman, Nakamura, Garcia, Thompson, Dunn, et Blair, 2000; Task force de la SociĂ©tĂ© europĂ©enne de cardiologie et le Nord SociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de stimulation Ă©lectrophysiologie 1996).

 

3. Aléas, incertitudes scientifiques, verrous technologiques

Afin de rĂ©duire les troubles de l’anxiĂ©tĂ©, les ThĂ©arapies Cognitivo-Comportementale ThĂ©rapies (TCC) sont gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©e et sont considĂ©rĂ©es comme le traitement le plus efficace de l’anxiĂ©tĂ©. En effet, de nombreuses Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© l’efficacitĂ© des TCC sur la gestion des affects nĂ©gatifs tels que les troubles anxieux (Covin et al. 2008; Dugas et al. 2010 ; Olatunji et al., 2010; Richardson & Rothstein, 2008; Stewart & Chambless, 2009). NĂ©anmoins, certains patients ont un sentiment d’ambivalence envers les TCC qui impliquent qu’une exposition ou une activation comportementale peut conduire Ă  un changement (Arkowitz & Westra, 2009) et donc le traitement peut Ă©chouer. Au cours des derniĂšres annĂ©es, les TCC ont inclus la Mindfulness (Kabat -Zinn, 1984) qui permet aux patients de s’ouvrir et de faire attention au moment prĂ©sent de l’expĂ©rience sans jugement, ce en supprimant la rĂ©activitĂ© automatique. Deux mĂ©ta-analyses rĂ©centes montrent les avantages de la formation Ă  la pleine conscience pour rĂ©duire la dĂ©tresse chez les patients souffrant de troubles anxieux et pour les personnes en bonne santĂ© (Baer, 2003; Grossman et al., 2004; Hofmann et al., 2010; Kabat- Zinn et al., 1992). La mindfulness semble Ă©galement amĂ©liorer l’efficacitĂ© cognitive (Herwig et al., 2010; Moore & Malinowski, 2009), et ĂȘtre liĂ©e Ă  la frĂ©quence cardiaque. En effet, Zeidan et al. (2010) ont constatĂ© que la mĂ©ditation et la pleine conscience peuvent rĂ©duire la frĂ©quence cardiaque. En outre, des Ă©tudes d’imagerie fonctionnelle ont montrĂ© que la restructuration cognitive peut rĂ©duire la perturbation Ă©motionnelle en inhibant les processus automatiques (Beck, 2008; Clark & ​​Beck, 2010). Ceci peut ĂȘtre expliquĂ© par la thĂ©orie du double processus cogntif, soit que la cognition humaine est une juxtaposition de deux types complĂ©mentaires de processus cognitifs : un processus rigide et non – consciente mais rapides dit  « automatique » et un processus contrĂŽlĂ©, lent, conscient et flexible dit « adaptatif » (Evans, 2008; Evans & Franque, 2009). Le premier type de processus cognitif gĂšre des situations simples et familiĂšres Ă  travers des actions acquises ou des comportements programmĂ©s. Le second type est liĂ©e au raisonnement et aux capacitĂ©s de la pensĂ©e contrefactuelle qui dĂ©sactivent les processus automatiques afin de traiter des problĂšmes abstraits ou d’anticiper l’avenir (Evans et al., 2009). En outre, certaines Ă©tudes ont montrĂ© que les fonctions exĂ©cutives sont au cƓur du processus d’adaptation Ă  des situations nouvelles et particuliĂšres car elles facilitent cette adaptation (lorsque la situation permet Ă  l’individu de se comporter de maniĂšre adaptative) en rĂ©gulant ses Ă©motions (Williams et al., 2009), surtout si la complexitĂ© de la situation (ou sa nouveautĂ©) nĂ©cessite d’inhiber les rĂ©ponses automatiques (Suchy, 2009). Dans ce cas, les fonctions exĂ©cutives augmentent le contrĂŽle cognitif ce qui rĂ©duit l’Ă©tat d’anxiĂ©tĂ© et de stress (Compton et al., 2008).

Cependant et bien qu’il y ait suffisamment de preuves concernant l’efficacitĂ© de ces traitements pour rĂ©duire le stress, tous ne semblent pas avoir un effet immĂ©diat et il faut souvent plusieurs sĂ©ances avant de parvenir Ă  une rĂ©duction stable dans le temps (Kojima et al., 2010; Proudfoot et al., 1997). Il est donc important de dĂ©velopper des thĂ©rapies rapides et efficaces qui peuvent rĂ©duire le stress notamment quand il s’agit de stress professionnel.

Ainsi, une thĂ©rapie basĂ©e sur la TCC intĂ©grant Ă  la fois la Mindfulness et l’augmentation du contrĂŽle cognitif devrait rĂ©duire l’anxiĂ©tĂ©. Ce traitement, appelĂ© Gestion des Modes Mentaux (GMM) est basĂ©e sur la pleine conscience, les TCC et intĂšgre les derniĂšres connaissances en neurosciences. Il isole les pensĂ©es et les schĂ©mas dysfonctionnels en considĂ©rant que ces pensĂ©es sont dysfonctionnelles en raison d’un manque de rĂ©gulation du cortex prĂ©frontal (Fradin & Le Moullec, 2006).

 

4. Travaux R&D réalisés, démarche expérimentale

Vingt individus salariĂ©s ont participĂ© Ă  cette Ă©tude. Les participants ont rempli une lettre de consentement avant de participer Ă  l’étude. Dans le cadre de la sĂ©lection des participants, ont Ă©tĂ© exclus de l’étude ceux qui suivent un traitement mĂ©dical pour les maladies cardiovasculaires, les troubles du rythme cardiaque (arythmie, extrasystole, tachycardie, etc.), et les troubles de l’humeur. Le jour de l’expĂ©rimentation, les participants avaient pour interdiction de consommer des stimulants tels que le thĂ©, cafĂ© ou l’alcool ou toute autre substance pouvant affecter le niveau de vigilance.

Des mesures physiologiques (variabilitĂ© de la frĂ©quence cardiaque) et psychologiques (Stress ressenti et AnxiĂ©tĂ©-Ă©tat) ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es Ă  diffĂ©rentes Ă©tapes du protocole. Chaque passation commençait par la pose d’électrodes afin de mesurer l’activitĂ© cardiaque (T0), puis une psychologue demandait au participant de choisir une situation stressante professionnelle. Sur la base de cette situation, une premiĂšre phase « d’immersion » afin de plonger l’individu dans cette situation stressante Ă©tait mise en place (T1). Ensuite, le participant Ă©tait invitĂ© Ă  faire un exercice de GMM puis Ă  nouveau il Ă©tait confrontĂ© Ă  la situation stressante sous forme « d’immersion » (T2). A la fin de la passation, des explications sur l’étude Ă©taient donnĂ©es au participant.

Les rĂ©sultats montrent une diminution du niveau de stress ressenti et de la frĂ©quence cardiaque Ă  l’issue de l’exercice de GMM, et ainsi une meilleure adaptation Ă  la situation stressante.

La comparaison des deux situations stressantes d’immersion rĂ©vĂšle une diminution du niveau de stress ressenti, de l’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat et de la frĂ©quence cardiaque : cf. figure 1. Ces rĂ©sultats mettent en Ă©vidence une efficacitĂ© de l’exercice dans la gestion du stress chez les participants Ă  la fois juste aprĂšs l’exercice mais Ă©galement lors de la reconfrontation Ă  la situation stressante.

L’étude rĂ©vĂšle Ă©galement une variation significative entre hommes et femmes des rĂ©sultats RMSSD (RMSSD Root Mean Square of Successive Differences) et SD1 (standard deviation of instantaneous beat-to-beat R-R interval variability) : cf. figure 2.

Marie-HĂ©loĂŻse Bardel et StĂ©phanie de Chalvron ont collaborĂ© Ă  l’écriture d’un article en anglais intitulĂ© « Effect of Mental Mode Management training on state-anxiety and physiological stress » qui sera prochainement soumis Ă  publication auprĂšs d’une revue scientifique Ă  ComitĂ© de lecture. L’article peut ĂȘtre fourni Ă  l’administration sur demande, dans le strict respect de la confidentialitĂ© tant que celui-ci n’est pas publiĂ©. En voici l’abstract et les figures 1 et 2 citĂ©es plus haut :

Abstract:

Objective: The aim of this study is to examine the efficacy of a Mental Mode Management (MMM) training on state-anxiety and physiological stress. This therapy is based on Cognitive-Behavioral Therapy and incorporates both mindfulness and the increasing of cognitive control that should reduce anxiety. The univariate and multivariate effects of gender and state-anxiety level on the course of stress also are studied. Method: Voluntary employees participated at this study. A stressful event was chosen by participants at start of experimentation. There are 5 time points: First baseline, a first immersion phase, an exercise of MMM, a second immersion phase and a second baseline. Participants completed a measure of state-anxiety during the immersion phases and the Heart Rate Variability was assessed at all time points of study. Results: A significant decrease of state-anxiety level was show between the two immersions. A significant decrease of HR and SD2/SD1 ratio were also observed. A significant interaction effect between time and gender for RMSDD and for SD1 were showed. Conclusions: These findings highlight the efficacy of MMM training on HRV parameters and level of state-anxiety. MMM seems to play a protective role by foreclosing orthosympathetic change and decreasing anxiety. The fact that we find a gender effect is an incentive for further researches on gender difference in order to adjust therapies not only according to occupation or psychological factors, but also to gender.

Keywords: Mental Mode Management, physiological stress, state-anxiety, heart rate variability, occupational stress.

 

Figure 1. Curves of HRV indices from T0 to T4.

Notes: T0 = first baseline, T1 = first immersion phase, T2 = “Advantages and drawbacks of success and failure” exercise, T3 = second immersion phase, and T4 = second baseline.

 

Figure 2. Interaction effect between time measurements and gender for RMSSD

Notes: T0 = first baseline, T1 = first immersion phase, T2 = “Advantages and drawbacks of success and failure” exercise, T3 = second immersion phase, and T4 = second baseline.

 

5 . Indicateurs de R&D

Au cours de l’annĂ©e 2013, les travaux ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s au CongrĂšs International de Psychologie de la SantĂ©.

de Chalvron, S., Lafaye, A., Lefrançois, C. & Fradin, J. (2013). Effect of automatic mental mode on occupational stress. Poster presented at the 27th Conference of the European Health Psychology Society (EHPS), Bordeaux, France.

 

6. Acquisition des connaissances

Cette Ă©tude a permis de tester et de montrer l’efficacitĂ© d’un exercice de GMM de restructuration cognitive (« Pack Aventure » : Avantages/InconvĂ©nients du succĂšs et de l’échec) sur une population de tout-venant du secteur professionnel. Une restructuration cognitive semble avoir Ă©tĂ© mise en Ă©vidence aprĂšs exercice.

Le « Pack Aventure » pourrait donc devenir un outil simple de gestion du stress, ou mĂȘme, de prĂ©vention du stress puisqu’il peut ĂȘtre pratiquĂ© en amont de la situation stressante.

Cet outil simple pourrait :

– ĂȘtre facilement enseignĂ© dans le cadre des Ă©coles de management, des cursus universitaires en Ressources Humaines, ou encore des organismes de formation professionnelle continue,

– mais aussi faire l’objet de la crĂ©ation d’une application mobile (ie. pour smartphones, tablettes) ou online (ie. intĂ©grĂ©e Ă  un module de e-learning) afin de permettre aux individus de prĂ©venir et gĂ©rer leur stress face Ă  l’échec comme face au succĂšs (car le succĂšs est parfois aussi difficile Ă  gĂ©rer que l’échec : par exemple, l’obtention d’une promotion peut augmenter la pression, la charge de travail
)

Il sera intĂ©ressant d’explorer dans une prochaine Ă©tude cette diffĂ©rence liĂ©e au sexe de l’individu afin d’adapter plus finement la pĂ©dagogie et/ou l’exercice aux populations masculines ou fĂ©minines qui seront formĂ©es Ă  cet outil pour la gestion du stress au travail.

Toutefois, bien que cette Ă©tude ait rĂ©vĂ©lĂ© des rĂ©sultats prometteurs, des contraintes et limites peuvent Ă©galement ĂȘtre soulignĂ©es. Tout d’abord, chaque passation durait 2h. Étant donnĂ© que nous ne nous intĂ©ressions qu’aux salariĂ©s, cette contrainte temporelle a Ă©tĂ© importante dans le cadre du recrutement des participants. En effet, il leur Ă©tait difficile de dĂ©gager 2h de leur temps en journĂ©e. Enfin, une limite qui peut Ă©galement ĂȘtre importante concerne le fait que, vraisemblablement, ce sont les personnes les plus concernĂ©es par le stress qui ont acceptĂ© plus facilement de participer Ă  cette Ă©tude. Ce biais nĂ©cessitera d’ĂȘtre corrigĂ© dans nos recherches futures.

 

7. Ressources humaines
Nom Fonction dans le projet Nbre heures/jours consacrĂ©es Ă  la Phase N Nb total d’heures/jours affectĂ©es au projet
De Chalvron Stéphanie Ingénieur de recherche 46 heures 46 heures

 

8. Références bibliographiques

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[1] Le Locus of Control ou LOC est un concept proposĂ© par Rotter en 1954 (citĂ© par (Rotter, 1990)) selon lequel les personnes internes sont celles qui s’attribuent ce qui leur arrive et les personnes externes pensent que ce qui leur arrive est dĂ©pendant de facteurs extĂ©rieurs.

 

NOM DU PROJET : AS7 – Reprise et finalisation de l’Ă©valuation de l’effet d’une formation aux exercices de Gestion des Modes Mentaux (GMM) sur le niveau de stress de l’individu tout-venant
Date de début : 2008 Date de fin : 2013
R – Psychologie – Psychologie de la santé 

 

1. Objectifs du projet

L’Institut de MĂ©decine Environnementale (IME) a mis au point une nouvelle technique de gestion du stress, les exercices dits de gestion des modes mentaux (GMM). Ces exercices ont pour finalitĂ© de dĂ©velopper les capacitĂ©s de gestion du stress (et d’adaptation) de l’individu. Les Ă©tudes menĂ©es sur ce thĂšme Ă©valuent l’impact de ces exercices sur la gestion du stress et sur l’adaptation en situation dĂ©gradĂ©e. L’équipe de l’IME cherche Ă©galement Ă  mettre en Ă©vidence la pertinence du modĂšle considĂ©rant que le recours Ă  un mode de fonctionnement adaptatif, sous-tendu par l’activitĂ© du cortex prĂ©frontal, devrait permettre une meilleure gestion du stress et de l’adaptation en situation difficile (Fradin, Lefrançois, & El Massioui, 2006; Fradin, Aalberse, Gaspar, Lefrançois, & Le Moullec, 2008).

Dans ce cadre, l’objet du prĂ©sent projet est d’évaluer l’impact de ces exercices de GMM sur le niveau de stress d’individus tout-venant et sur leurs stratĂ©gies de « coping » (soient les stratĂ©gies mises en place pour faire face Ă  la situation).

L’IME a dĂ©jĂ  menĂ© des Ă©tudes portant sur l’effet de formations de GMM mais sur une population spĂ©cifique, les Ă©lĂšves-pilotes de l’ArmĂ©e de l’Air Française (Lefrançois, 2009; Fornette et al., 2012). Ces Ă©tudes ont mis en Ă©vidence une diminution de l’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat, des modifications dans l’utilisation des stratĂ©gies d’ajustement et une amĂ©lioration des performances en vol chez les individus ayant suivi une formation de GMM. Ces rĂ©sultats Ă©tant encourageants, l’impact de ces formations a donc Ă©tĂ© testĂ© chez une population non spĂ©cifique (individus tout-venants). L’objectif Ă©tait ici de mesurer l’effet d’une formation de GMM sur le niveau d’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat et l’utilisation des stratĂ©gies de « coping » dans une population d’individus tout-venants. Cet impact est Ă©valuĂ© sur le court et le long terme (jusqu’à 12 mois aprĂšs la formation) pour tester les effets immĂ©diats de la formation et leur stabilitĂ© dans le temps.

Cette Ă©tude a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e dans le cadre du master 2 Recherche (Psychologie et processus cognitifs) de Mlle AurĂ©lie Van Dijk, salariĂ©e Ă  l’IME. Elle a dĂ©butĂ© en 2008 en collaboration avec le laboratoire Cognitions Humaine et Artificielle de l’UniversitĂ© Paris 8 (Vincennes-Saint Denis).

 

2. État de l’art

Dans le modĂšle transactionnel du stress (Lazarus & Folkman, 1984, 2004), le stress est dĂ©terminĂ© par la perception que l’individu a de sa relation spĂ©cifique avec son environnement, perception qui rĂ©sulte pour une part de facteurs personnels et situationnels et pour une autre part de variables transactionnelles, dont le stress perçu, le soutien social perçu, le contrĂŽle perçu et le coping. Les auteurs le dĂ©finissent ainsi comme « une transaction particuliĂšre entre un individu et une situation dans laquelle celle-ci est Ă©valuĂ©e comme dĂ©bordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien-ĂȘtre » (Lazarus et al. 1984a, p.141). Dans cette conception, l’impact d’un stresseur n’est pas une simple relation de cause Ă  effet et le stress ne peut ĂȘtre rĂ©duit ni Ă  sa composante environnementale (source de stress ou stresseur) ni Ă  sa composante individuelle (contraintes et ressources personnelles). Par consĂ©quent, le stress est vu comme le rĂ©sultat d’une conjonction entre la perception individuelle d’une situation aversive qui est fonction des contraintes et ressources personnelles et du processus d’adaptation (coping) Ă  cette situation (figure 1).

Les sources du stress sont multiples, individuelles (maladie, handicap), familiales, professionnelles, sociales (conditions de vie, niveau socio-Ă©conomique, ethnie), il s’agit de faits objectifs qui pourtant n’auront pas le mĂȘme impact d’un individu Ă  l’autre. C’est, selon le modĂšle transactionnel du stress, l’évaluation cognitive faite par l’individu qui va en moduler l’impact, cette Ă©valuation pourtant subjective devient alors plus essentielle que les faits objectifs eux-mĂȘmes. C’est la raison pour laquelle on distingue le stress objectif (reliĂ© Ă  des facteurs biologiques telle que l’augmentation du taux de cortisol) du stress psychologique, lequel dĂ©pend donc de l’évaluation qu’un individu se fait de la situation stressante, mais Ă©galement de l’évaluation qu’il se fait de ses capacitĂ©s Ă  s’ajuster aux demandes de cette situation. Ainsi, ce qui est stressant, c’est « la discordance ressentie entre les ressources existantes et perçues comme insuffisantes et les contraintes de la situation » (Fisher & Tarquinio, 2004, p.94).

Bien qu’aucun ordre chronologique ne soit instaurĂ© dans le processus d’évaluation, Lazarus distingue donc deux dimensions Ă  l’évaluation, les dimensions primaire et secondaire : « Le choix de la terminologie, «primaire» et «secondaire» est regrettable pour deux raisons. Tout d’abord, ces termes suggĂšrent, Ă  tort, que l’une (primaire) est plus importante que l’autre, ou que l’une prĂ©cĂšde l’autre dans le temps. Aucune de ces significations n’est entendue comme telle » (Lazarus et al., 1984, p. 31). La dimension primaire fait rĂ©fĂ©rence aux enjeux que reprĂ©sente la situation en terme de menace, de perte ou de dĂ©fi et donne lieu au stress perçu, et la dimension secondaire correspond Ă  l’apprĂ©ciation des ressources disponibles et donne lieu au soutien social perçu et au contrĂŽle perçu. Des facteurs personnels qui peuvent ĂȘtre cognitifs, motivationnels ou dispositionnels (optimisme, lieu de contrĂŽle[1], anxiĂ©tĂ©, dĂ©pression 
), des facteurs situationnels (imprĂ©visibilitĂ©, ambiguĂŻtĂ©, incontrĂŽlabilitĂ© de la situation) ainsi que des facteurs sociaux (rĂ©seau social, revenus
) vont influencer ces deux Ă©valuations. Mais, ce qui est central dans ce processus Ă©valuatif, ce sont les Ă©motions, ainsi, en 1999,  Lazarus qualifie mĂȘme l’approche de ce modĂšle de « cognitive-motivationnelle-relationnelle », oĂč chaque Ă©motion ressentie par l’individu est fonction d’un « thĂšme relationnel central » (Core Relational Theme, CRT). Ce CRT correspond aux buts que la personne s’est fixĂ©. Si la situation n’est pas pertinente en rapport Ă  ces buts, il n’y aura pas d’émotion, en revanche, si elle interfĂšre avec les buts fixĂ©s, toutes les Ă©motions sont envisageables, ainsi « les Ă©motions dĂ©coulent de l’évaluation de l’impact d’un Ă©vĂ©nement sur ​​les objectifs Ă©valuĂ©s » (Lowe & Bennet, 2003). Lorsqu’elles sont nĂ©gatives (peur, colĂšre, tristesse, dĂ©goĂ»t
 ), elles donnent lieu Ă  la perception d’un stress, lequel engage un nouvel enjeu en terme de protection de l’estime de soi qui va lui-mĂȘme influencer la perception du pouvoir et du contrĂŽle sur la situation ainsi que du soutien social disponible et par la suite de l’ajustement comportemental.

Le contrĂŽle perçu est un processus transactionnel qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  la croyance, qu’un individu a, de pouvoir ou non maitriser la situation, et cette croyance est Ă©galement dĂ©pendante du caractĂšre objectivement contrĂŽlable de la situation.

Barrera (citĂ© par (Beauregard & Dumont, 1996) dĂ©finit le soutien social selon trois dimensions : l’intĂ©gration sociale, le soutien social reçu et le soutien social perçu. Pour Cohen et Syme (1985) le soutien social perçu correspond d’une part Ă  la perception qu’a l’individu de la disponibilitĂ© de son entourage quand il est face Ă  une difficultĂ© et d’autre part, Ă  la satisfaction qu’il pense pouvoir retirer de ce soutien. Vaux (citĂ© par Beauregard et al. 1996) souligne que les dĂ©finitions du soutien social ne font pas l’objet d’un consensus au sein de la communautĂ© scientifique, ce que Bruchon-Schweitzer (2002) explique par le fait que les chercheurs s’attachent plus Ă  sa validitĂ© prĂ©dictive qu’à sa validitĂ© thĂ©orique. L’ajustement Ă  la situation (coping) dĂ©coule de ces perceptions transactionnelles du stress, du contrĂŽle et du soutien social.

La notion de coping fait rĂ©fĂ©rence aux « stratĂ©gies d’ajustement », soit aux efforts cognitifs et comportementaux dĂ©ployĂ©s pour faire face Ă  une situation spĂ©cifique Ă©valuĂ©e par l’individu comme Ă©tant aversive. Ainsi, Lazarus et al. (1984) dĂ©finissent le coping comme l’« ensemble des processus qu’un individu interpose entre lui et l’évĂ©nement perçu comme menaçant, pour maĂźtriser, tolĂ©rer ou diminuer l’impact de celui-ci sur son bien-ĂȘtre physique et psychologique » (traduction Paulhan & Quintard, 1994). Les stratĂ©gies de coping correspondent donc Ă  une rĂ©ponse spĂ©cifique aux contraintes exercĂ©es par la situation, et ce serait l’évaluation (primaire et secondaire) de cette situation qui dĂ©terminerait le choix des stratĂ©gies de coping utilisĂ©es par le sujet. Selon Folkman et Lazarus (1980), un individu peut s’ajuster Ă  une situation en se focalisant sur sa cause, prenant le problĂšme Ă  sa source ou bien en cherchant Ă  rĂ©guler ses Ă©motions engendrĂ©es par le stress. Dans le premier cas, on parle de stratĂ©gies orientĂ©es vers la rĂ©solution de problĂšme, qui sont des stratĂ©gies dites « actives » (ou coping orientĂ© vers le problĂšme) et dans le second de stratĂ©gies orientĂ©es vers les Ă©motions (ou coping Ă©motion), qui sont des stratĂ©gies dites « passives ». Les stratĂ©gies centrĂ©es sur le problĂšme seraient majoritairement utilisĂ©es si la situation est contrĂŽlable, et les stratĂ©gies centrĂ©es sur l’émotion seraient prĂ©pondĂ©rantes lorsque la situation n’est pas modifiable. Un troisiĂšme type de stratĂ©gies qui n’est pas toujours considĂ©rĂ© comme tel est la recherche de soutien social. Pour certains auteurs, le soutien social est une ressource et Ă  ce titre sa recherche fait partie de l’évaluation, mais pour d’autres, puisqu’il sous-tend l’idĂ©e d’efforts rĂ©alisĂ©s par le sujet pour obtenir l’aide d’autrui, il s’agit bien d’une stratĂ©gie (Bruchon-Schweitzer, 2001a). Cependant, lorsque les individus cherchent Ă  obtenir des conseils, une assistance ou des informations, cette stratĂ©gie est parfois classĂ©e dans le type « coping orientĂ© vers le problĂšme » et non dans la « recherche de soutien social », et quand les individus cherchent un soutien moral, de la compassion ou de la comprĂ©hension, certains auteurs l’envisagent comme un coping centrĂ© sur les Ă©motions (Aldwin & Yancura, 2004). Mais, si l’on considĂšre les deux derniĂšres dimensions de la classification d’House (1981, citĂ© dans House, Kahn, McLeod & Williams, 1985), il devient possible d’apprĂ©hender la recherche de soutien social comme un type de stratĂ©gies de coping Ă  part entiĂšre puisque ces deux dimensions ne relĂšvent d’une centration ni sur le problĂšme ni sur l’émotion. En effet, House dĂ©crit quatre types de soutien social : le soutien Ă©motionnel (empathie, sollicitude, amour, confiance, estime ou manifestations d’intĂ©rĂȘt), le soutien informatif (suggestions, conseils ou informations aidant Ă  rĂ©soudre les problĂšmes), le soutien d’estime (rassurer une personne sur ses compĂ©tences, sa valeur, renforcer son estime d’elle-mĂȘme 
) et le soutien instrumental (aide directe sous forme d’argent, de temps ou de travail).

Figure 1. ModĂšle transactionnel du stress de Lazarus et Folkman (1984) in

Bruchon-Schweitzer, 2002, p. 92.

 

3. Aléas, incertitudes scientifiques, verrous technologiques

Actuellement, les thĂ©rapies comportementales et cognitives (ou TCC) appliquĂ©es Ă  la gestion du stress prĂ©sentent une efficacitĂ© significativement supĂ©rieure comparĂ© Ă  d’autres techniques comme la relaxation, les programmes multimodaux et les interventions focalisĂ©es sur l’organisation (van der Klink, Blonk, Schene, & van Dijk, 2001). Ces TCC s’appuient sur des modĂšles issus des thĂ©ories de l’apprentissage (Bandura, 1977; Pavlov, 1927; Skinner, 1938) et des modĂšles cognitifs (Beck, 1984). Les thĂ©ories de l’apprentissage mettent l’accent sur la modification des comportements observables (moteurs et verbaux) tandis que les modĂšles cognitifs s’intĂ©ressent aux processus de pensĂ©es (ou cognitions) liĂ©s Ă  ces comportements. En situation stressante, les cognitions d’un individu peuvent ĂȘtre automatiques et irrationnelles et ses comportements inadaptĂ©s (Beck, Rush, Shaw, & Emery, 1979). Les techniques de gestion du stress des TCC s’appliquent donc Ă  rationaliser les pensĂ©es et Ă  adapter les comportements des sujets stressĂ©s, en s’appuyant Ă©galement sur le modĂšle de Lazarus et al. (1984). Elles restent efficaces si on considĂšre un laps de temps relativement court, notamment car leur principe s’inscrit dans « l’ici et le maintenant », mais lorsque la situation stressante s’installe dans le temps (maladie, situation professionnelle difficile..), leur efficacitĂ© diminue, nous cherchons donc Ă  dĂ©velopper une technique qui puisse ĂȘtre efficace aussi bien Ă  court qu’à long terme. Ainsi et en faisant le parallĂšle entre l’ensemble de ces modĂšles et le modĂšle cognitif de Schneider et Shiffrin (Schneider & Shiffrin, 1977; Shiffrin & Schneider, 1977) et d’Evans (Evans, 2008 ; Evans & Frankish, 2009; Evans, 2010) qui distinguent deux modes de traitement de l’information, un mode automatique et un mode adaptatif, nous pensons que le stress s’installerait dans le temps, lorsqu’un individu penserait et agirait selon un mode de traitement automatique (Ellenbogen, Schwartzman, Stewart, & Walker, 2006). En revanche, un mode contrĂŽlĂ© ou adaptatif interviendrait dans la rĂ©gulation Ă©motionnelle du stress car l’individu mettrait alors en place des processus cognitifs tel que la réévaluation de la situation (Lazarus & Folkman, 2004; Gross, 2002). Le recrutement du mode contrĂŽlĂ© jouerait donc un rĂŽle clĂ© dans la gestion du stress Ă  long terme. Dans ce cadre, des exercices cognitifs et comportementaux ont Ă©tĂ© mis en place pour diminuer le stress. Ils sont destinĂ©s Ă  dĂ©velopper le mode de fonctionnement contrĂŽlĂ©, que l’on qualifiera de mode mental (MM) adaptatif (Fradin et al., 2006; Fradin et al., 2008). Ces exercices de gestion des modes mentaux (GMM) favoriseraient la plasticitĂ© cognitive en dĂ©veloppant la capacitĂ© Ă  basculer d’un MM automatique vers le MM adaptatif en situation de stress.

 

4. Travaux R&D réalisés, démarche expérimentale

Nous avons observĂ© des effets significatifs des formations de GMM sur le niveau d’anxiĂ©tĂ© et sur l’utilisation des stratĂ©gies d’ajustement d’élĂšves-pilotes de l’ArmĂ©e de l’Air (Fornette et al., 2012; Lefrançois, 2009). Par consĂ©quent, nos hypothĂšses Ă©taient que des effets comparables seraient observĂ©s chez une population d’individus tout-venant.

Dans le cadre du prĂ©sent projet, trente-huit individus ont suivi une formation de GMM dispensĂ©e en deux sĂ©ances de trois heures chacune (annexe 2). Le niveau d’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat et les stratĂ©gies de « coping » des participants ont Ă©tĂ© mesurĂ©s avant et aprĂšs les deux sĂ©ances de formation Ă  l’aide de l’inventaire d’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat (Spielberger, 1973) et de l’inventaire des stratĂ©gies de « coping » en situations stressantes (Endler & Parker, 1990). Les passations « aprĂšs formation » ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es aprĂšs la deuxiĂšme sĂ©ance ainsi qu’à 1, 3, 6 et 12 mois aprĂšs la fin de la formation. Les rĂ©sultats des analyses de variance univariĂ©es et multivariĂ©es rĂ©vĂšlent une diminution des scores d’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat immĂ©diatement aprĂšs la formation et cette diminution se maintient dans le temps (jusqu’à 12 mois aprĂšs). De mĂȘme, nous observons une modification des stratĂ©gies d’adaptation des participants sur le court et le long terme dans le sens d’une diminution des stratĂ©gies de « coping » centrĂ©es sur l’émotion (ensemble des tentatives effectuĂ©es pour contrĂŽler la tension Ă©motionnelle induite par la situation) et une augmentation de celles orientĂ©es vers la tĂąche (ensemble des efforts entrepris pour affronter la situation). Ces rĂ©sultats suggĂšrent Ă©galement que l’utilisation privilĂ©giĂ©e de stratĂ©gies d’adaptation centrĂ©es sur la tĂąche au dĂ©triment de stratĂ©gies centrĂ©es sur l’émotion contribue plus Ă  la diminution de l’anxiĂ©tĂ© que l’inverse (le recours Ă  des stratĂ©gies d’adaptation centrĂ©es sur l’émotion associĂ© Ă  une faible utilisation de stratĂ©gies centrĂ©es sur les Ă©motions).  La formation semble avoir un effet sur l’état d’anxiĂ©tĂ©, l’effet du temps Ă©tant significatif (F(5,139) = 11,11 ; p < 0,001, h2 = 0,29). L’état d’anxiĂ©tĂ© diminue au fil du temps, la moyenne des scores est en effet de M=72,30 (ET=9,57) avant la formation, de M=58,90 (ET=12,32) aprĂšs la formation et de M=54,08 (ET=10,66) un an plus tard. Les tests post-hoc (Bonferroni) indiquent une diffĂ©rence de moyennes prĂ© et post formation (T0/T1) significative (D = 13,39, p < 0,001), diffĂ©rence que l’on retrouve entre T0 et tous les autres temps de mesure (respectivement, DT0/T2 = 12,03, p < 0,001 ; DT0/T3= 14,96, p < 0,001 ; DT0/T4 = 16,30, p < 0,001 ; DT0/T5 = 18,22, p < 0,001). La formation semble Ă©galement avoir un effet sur le coping centrĂ© sur l’émotion (F(5,139) = 7,01, p < 0,001, h2 = 0,21), les personnes paraissant de moins en moins l’utiliser entre T0 et T5, en effet la moyenne des scores Ă  T0 est de M=55,97 (ET=8,49), de M=50,52 (ET= 10,23) Ă  T1 et de M=44,95 ( ET=9,58) Ă  T5. Si la diffĂ©rence de moyennes n’est pas significative entre T0 et T1, on retrouve des diffĂ©rences de moyennes significatives entre T0 et tous les autres temps de mesures (respectivement DT0/T2 = 9,35, p < 0,01 ; DT0/T3= 12,81, p < 0,001 ; DT0/T4 = 10,80, p < 0,005 ; DT0/T5 = 11,03, p < 0,001). L’effet de la formation semble plus modeste concernant l’utilisation du coping centrĂ© sur le problĂšme, certes les moyennes des scores augmentent entre T0 (M=45,35 ; ET= 10,89), T1 (M=49,45 ; ET= 11,27) et T5 (M=51,53 ; ET= 11,06), mais, et bien que l’effet du temps soit significatif (F(5,139) = 3,17, p < 0,01, h2 = 0,11), la diffĂ©rence de moyennes n’est significative qu’entre T0 et T5 (DT0/T5= -11,42, p < 0,005). Si on contrĂŽle l’effet du genre et de l’ñge (ANCOVA), les droites de rĂ©gression Ă©tant homogĂšnes, les effets du temps sont toujours significatifs pour l’état d’anxiĂ©tĂ© (F(5,134) = 11,31, p < 0,001, h2 = 0,31), le coping centrĂ© sur l’émotion (F(5,134) = 7,53, p < 0,001, h2 = 0,23), le coping centrĂ© sur le problĂšme (F(5,134) = 3,60, p < 0,005, h2 = 0,13).

L’effet de l’utilisation faible ou Ă©levĂ©e du coping sur l’anxiĂ©tĂ© est significatif concernant le coping problĂšme (F(1,140)= 8,28, p < 0,00, h2 = 0,66), et le coping Ă©motion (F(1,140) = 15,001, p< 0,001, h2 = 114) mais pas pour le coping Ă©vitement (F(1,140)= 2,74, ns). Mais, si on contrĂŽle le temps, l’effet n’est plus significatif (respectivement, F(1,140)= 0,26, ns ; F(1,140)= 0,24, ns et (F(1,140)= 0,60, ns). L’appartenance Ă  un groupe d’utilisation des diffĂ©rents coping spĂ©cifique a un effet sur l’anxiĂ©tĂ© Ă©tat (F(7,140) =9,821, p < 0,001, h2 = 0,407) mais cet effet ne diffĂšre pas dans le temps (F(28, 140) = 1,15, ns).  On observe un effet significatif de l’évolution de l’utilisation du coping centrĂ© sur le problĂšme sur l’état d’anxiĂ©tĂ© avant et aprĂšs la formation, effet qui se maintient jusque 3 mois aprĂšs la formation. L’évolution de l’utilisation du coping Ă©motion est tendanciel jusque 3 mois Ă©galement aprĂšs la formation. On n’observe cependant pas d’effet de l’évolution du l’utilisation du coping Ă©vitement.

 

Les limites concernant cette Ă©tude ont Ă©tĂ© liĂ©es au temps dont a disposĂ© la responsable du projet, Mlle Van Dijk, pour effectuer cette Ă©tude. En effet, ce projet s’est inscrit dans le cadre de son master 2, d’une durĂ©e d’un an, ce qui a constituĂ© une pĂ©riode restreinte pour pouvoir mettre en place le protocole de recherche, recruter les participants Ă  l’expĂ©rience, trouver des dates pour pouvoir rĂ©unir tous les participants, animer les groupes de formation, etc. Ainsi, pour rĂ©duire la pĂ©riode de recrutement des participants, leur nombre a Ă©tĂ© rĂ©duit au minimum requis pour pouvoir permettre l’extraction de donnĂ©es statistiques. De plus, ce faible Ă©chantillon de la population ne permettait pas de constituer trois groupes : un groupe suivant une technique cognitive et comportementale de gestion du stress validĂ©e, un groupe suivant une formation de GMM et un groupe contrĂŽle. Des Ă©tudes ultĂ©rieures seront donc menĂ©es sur un plus large Ă©chantillon d’individus rĂ©partis alĂ©atoirement dans ces trois groupes.

Enfin, le prĂ©sent travail pourra ĂȘtre complĂ©tĂ© par des mesures en imagerie fonctionnelle afin de mettre en Ă©vidence les activitĂ©s cĂ©rĂ©brales Ă  l’origine des rĂ©sultats obtenus. En effet, une telle Ă©tude en imagerie pourra permettre de tester l’hypothĂšse selon laquelle les exercices de GMM pourraient favoriser l’activitĂ© du cortex prĂ©frontal, qui semble ĂȘtre le siĂšge des processus adaptatifs et de la rĂ©gulation des Ă©motions (Fernandez-Duque & Posner, 2001).

 

5. Indicateurs de R&D

Cette recherche a d’ores et dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă  la communautĂ© scientifique lors de la 27Ăšme confĂ©rence de la SociĂ©tĂ© EuropĂ©enne de Psychologie de la santé :

de Chalvron, S., Lafaye, A., Lefrançois, C. & Fradin, J. (2013). Effect of automatic mental mode on occupational stress. Poster presented at the 27th Conference of the European Health Psychology Society (EHPS), Bordeaux, France.

Ainsi qu’au congrĂšs europĂ©en de la sociĂ©tĂ© Grecque de Neurosciences

Van Dijk, A., Moghaizel, Ch., Lefrançois, C., Fradin, J. & El Massioui, F. (2009). Stress and adaptation. 41st European Brain and Behaviour Society Meeting, 2nd stress satellite and 23rd Hellenic Society for Neuroscience Meeting, Rhodes Island, Greece.

Et elle fait l’objet d’un article qui a Ă©tĂ© finalisĂ© et envoyĂ© Ă  la Revue EuropĂ©enne de Psychologie AppliquĂ©e en 2013. Il a Ă©tĂ© transmis aux rapporteurs et nous attendons leurs retours. Ainsi, les rĂ©sultats de cette Ă©tude seront diffusĂ©s auprĂšs de la communautĂ© scientifique de maniĂšre plus large.

 

6. Acquisition des connaissances

Les rĂ©sultats de la prĂ©sente Ă©tude vont dans le sens de nos hypothĂšses et rejoignent ceux obtenus auprĂšs des Ă©lĂšves-pilotes de l’ArmĂ©e de l’Air (Fornette et al., 2012; Lefrançois, 2009). Ces rĂ©sultats confirment l’importance de l’explication des processus du stress dans la dĂ©marche pĂ©dagogique de la formation GMM. Jones et Johnston (2000) soulignent le rĂŽle fondamental d’une telle approche dans l’efficacitĂ© de programmes de gestion du stress. A ce titre, la thĂ©rapie cognitive et comportementale (TCC) de gestion du stress , dont les effets sur le long terme ont Ă©galement Ă©tĂ© mis en Ă©vidence, prĂ©voit une explication didactique sur le stress. Cette partie psycho-Ă©ducative faciliterait la comprĂ©hension et l’appropriation de compĂ©tences mĂ©tacognitives, qui peuvent contribuer Ă  l’utilisation sur le long terme des stratĂ©gies d’adaptation apprises.

Une autre piste d’explication des effets sur le long terme concerne la diversitĂ© des exercices proposĂ©s dans ce programme et par consĂ©quent l’activation de diffĂ©rentes voies d’accĂšs Ă  la rĂ©gulation Ă©motionnelle. Cette diversitĂ© des techniques permet Ă  chaque participant d’en choisir une (ou plusieurs) qu’il jugera adaptĂ©e Ă  sa situation et facilitera le passage d’un mode mental inadaptĂ© Ă  un mode mental adaptĂ©. De plus, le programme de GMM prĂ©voit des exercices orientĂ©s vers la rĂ©gulation des Ă©motions en situation stressante. Ces derniers, de part leurs similitudes avec la Mindfulness, peuvent expliquer la diminution de l’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat observĂ©e. La Mindfulness invite l’individu Ă  prendre conscience de toutes les facettes de son Ă©tat actuel, sans jugement, Ă  s’exposer Ă  des sensations dĂ©sagrĂ©ables et Ă  les explorer avec curiositĂ©. Cette forme d’exposition promeut un processus d’acceptation active, soit un changement d’attitudes par extraction des automatismes. Un autre exercice peut Ă©galement expliquer ces rĂ©sultats sur l’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat. L’exercice de perception multi-sensorielle a pour objectif de solliciter la curiositĂ© sensorielle des individus dans l’instant prĂ©sent. Comme pour la Mindfulness, cet exercice demande au sujet de porter son attention sur les informations auditives, somesthĂ©siques et visuelles de son environnement. Ce type de techniques a montrĂ© son efficacitĂ© dans la gestion du stress. Toutefois, Ă  la diffĂ©rence de la pleine conscience, l’exercice de GMM, propose Ă  l’individu de prendre en compte simultanĂ©ment ces diffĂ©rentes informations. Cette attention sur une ou plusieurs informations environnementales permettrait de bloquer les pensĂ©es parasites de la situation stressante, par un processus d’inhibition. Or la fonction exĂ©cutive d’inhibition est considĂ©rĂ©e comme un micro-ajustement aussi bien dans le cadre du contrĂŽle cognitif que dans la rĂ©gulation Ă©motionnelle, sollicitant ainsi les processus du type 2. Enfin, les mĂ©thodes de restructuration ou de dĂ©centration cognitive des TCC de deuxiĂšme vague ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es dans le programme de GMM. En effet, certains exercices de GMM agissent sur la suppression des exigences rigides, considĂ©rĂ©es comme un biais cognitif, et d’autres proposent une remise en question des pensĂ©es automatiques irrationnelles et des certitudes associĂ©es Ă  la situation stressante du sujet dans le but de rĂ©duire le niveau d’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat. Ces mĂ©thodes ont montrĂ© leur efficacitĂ© dans la gestion du stress [25,26]. Elles renforcent Ă©galement l’utilisation de processus de type 2 et inhibent les processus de type 1, entraĂźnant une rĂ©duction des troubles de l’humeur. La mise en place de ce type d’exercice cognitif peut sans doute expliquer la diminution de l’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat observĂ©e ainsi que la modification de l’utilisation des stratĂ©gies de coping.

Les effets du programme de GMM observĂ©s sur le niveau d’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat et sur les stratĂ©gies de coping spĂ©cifiques se maintiennent donc douze mois aprĂšs formation, cependant les recherches ultĂ©rieures devront confirmer ces rĂ©sultats sur un Ă©chantillon plus large et les comparer Ă  ceux d’un groupe contrĂŽle. Par ailleurs, la situation stressante choisie au dĂ©part par les participants se devait ĂȘtre identique tout le long de l’expĂ©rience, or, le fait d’ĂȘtre centrĂ© exclusivement sur une situation ne permet pas de modifier en profondeur le style de coping des individus, notamment Ă  cause de l’effet d’habituation. Les prochaines Ă©tudes devront veiller Ă  faire varier les sources de stress.

En conclusion, nos rĂ©sultats montrent l’impact immĂ©diat et Ă  long terme d’un programme de GMM sur l’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat et les stratĂ©gies de coping. L’efficacitĂ© thĂ©rapeutique de la GMM devra cependant ĂȘtre comparĂ© Ă  celui d’autres techniques afin d’en examiner les rĂ©els bĂ©nĂ©fices.

Le prĂ©sent projet a donc permis de mettre en Ă©vidence l’efficacitĂ© des outils de GMM sur l’anxiĂ©tĂ©-Ă©tat et l’utilisation des stratĂ©gies d’adaptation dans une population non spĂ©cifique Ă  la fois sur le court et sur le long terme. Il a Ă©galement permis de tester une version allĂ©gĂ©e des formations de GMM. En effet, le format de formation testĂ© dans la prĂ©sente Ă©tude a Ă©tĂ© de 6 heures, tandis que les formats usuels de GMM durent au moins 12 heures. Ce point est d’autant plus intĂ©ressant que les programmes de formation collective proposĂ©s par les TCC prĂ©voient 15 heures en moyenne sur une pĂ©riode de 10 semaines (Crepaz et al., 2008).

 

7. Ressources humaines
Nom Fonction dans le projet Nbre heures/jours consacrĂ©es Ă  la Phase 1 Nbre heures/jours consacrĂ©es Ă  la Phase 2 Nbre heures/jours consacrĂ©es Ă  la Phase N Nb total d’heures/jours affectĂ©es au projet
El Massioui Farid Directeur de recherches 120 heures 120 heures
Fradin Jacques Directeur IME 30 heures 30  heures
Van Dijk Aurélie Chargée de projet 18 heures 18 heures

 

8. Références bibliographiques

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[1] Le Locus of Control ou LOC est un concept proposĂ© par Rotter en 1954 (citĂ© par (Rotter, 1990)) selon lequel les personnes internes sont celles qui s’attribuent ce qui leur arrive et les personnes externes pensent que ce qui leur arrive est dĂ©pendant de facteurs extĂ©rieurs.