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NOM DU PROJET : AS10 QualitĂ© de vie et stress au travail. Ătude des effets directs et indirects du positionnement grĂ©gaire via la gestion des modes mentaux sur le stress professionnel et le burnout. |
Date de début : 2011 |
Date de fin : 2015 |
R â Psychologie – Psychologie de la santé |
1. Objectifs
Dans le cadre de lâĂ©tude et de la prise en charge des risques psycho-sociaux, dĂ©terminer les diffĂ©rents stresseurs professionnels, connaĂźtre la façon dont les individus gĂšrent ces stresseurs lorsquâils sont confrontĂ©s Ă des situations hautement stressantes et identifier les processus mis en jeu afin de diminuer, tolĂ©rer ou maĂźtriser ces stresseurs, sont des prĂ©occupations majeures de lâIME. Cela reprĂ©sente Ă©galement un apport potentiellement important en termes de connaissances sur lâutilisation efficace des stratĂ©gies de coping lors de situations stressantes/aversives.
Cette Ă©tude a Ă©tĂ© initiĂ©e afin de construire un protocole capable dâĂ©valuer prĂ©cisĂ©ment le stress professionnel, de dĂ©terminer les sources de stress et ses rĂ©sultantes.
En secteur hospitalier, le stress professionnel est impliquĂ© dans la dĂ©gradation de la relation patient/soignant (Dyrbye et al., 2008) dans lâaugmentation des erreur mĂ©dicales et dans lâabsentĂ©isme. Il entraine Ă©galement une dĂ©tĂ©rioration de la santĂ© physique et mentale et de la qualitĂ© de vie des personnels de soin (Halbesleben, 2006). On retrouve les mĂȘmes implications Ă©conomiques et psychiques chez les enseignants et formateurs. Ces deux secteurs dâactivitĂ© Ă©tant des professions dâaide par le biais des soins ou de lâapprentissage, il existe des particularismes dont certains peuvent ĂȘtre probablement retrouvĂ© dans dâautres professions de secteurs divers.
Pouvoir identifier les particularités communes à diverses professions pour identifier les professions les plus à risque ainsi que les déterminants du stress professionnel les plus prégnants en fonction des professions.
Une population de 2000 individus est visĂ©e afin de modĂ©liser lâensemble des variables (dĂ©terminants et mĂ©diateurs) et donc dâextraire un pourcentage de variance significatif ce qui permettrait aux personnes chargĂ©es de la prise en charge du stress professionnel (psychologue, coach et conseil) dâadapter les prises en charge (au niveau individuel et groupal).
2. Ătat de lâart
En France, depuis prĂšs de 10 ans, la recherche se penche sur lâensemble des risques encourus par les individus dans le cadre de lâexercice de leur profession, risques pouvant porter atteinte a leur intĂ©gritĂ© physique et/ou mentale. Ces risques sont suivis de lâadjectif « psychosociaux » (RPS) car ils se trouvent Ă lâintersection du psychisme de lâindividu et de sa situation professionnelle. Ainsi, ils intĂ©ressent des champs scientifiques aussi variĂ©s que la psychologie, la sociologie, la mĂ©decine, lâergonomie lâĂ©conomie, le droit⊠NĂ©anmoins la littĂ©rature commence Ă peine Ă sâemplir dâarticles transdisciplinaires, pourtant le besoin de connaissances sur le sujet semble urgent puisque câest 24,9% des travailleurs indĂ©pendants et 21,3% des employĂ©s europĂ©ens qui se plaignent de stress professionnel (Milczarek et al., 2009). De la mĂȘme maniĂšre, plusieurs Ă©tudes ont mis en Ă©vidence quâun travailleur sur trois dĂ©clare un stress professionnel et que 60% des journĂ©es de travail perdues le sont Ă cause du stress. Les facteurs de stress professionnel ont Ă©tĂ© identifiĂ©s par Cox et al. (2000) : la culture et la fonction organisationnelles de lâentreprise, le rĂŽle du salariĂ©, le plan de carriĂšre, la libertĂ© dĂ©cisionnelle, les relations interpersonnelles, la relation vie privĂ©e / vie professionnelle, le milieu de travail et les Ă©quipements, la conception des tĂąches, la charge et le rythme de travail, et le planning.
Au niveau psychosocial, il existe actuellement deux modĂšles reconnus sur le plan international en raison de leur apport considĂ©rable Ă la production de connaissances scientifiques solides concernant lâimportance des effets de dĂ©terminants sociaux et psychologiques liĂ©s au travail sur lâapparition et le maintien de plusieurs maladies psychiques et somatiques. Il sâagit du modĂšle « dĂ©sĂ©quilibre: effort/ rĂ©compense » de Siegrist et du modĂšle « demande-autonomieâsoutien au travail » de Karasek et Theorell, ce dernier modĂšle a Ă©tĂ© enrichi, en 1990, par le concept de soutien social sous ses trois dimensions : rĂ©seau de soutien, comportements de soutien et apprĂ©ciation subjective du soutien. Ces modĂšles ont permis de mettre en Ă©vidence les liens entre le stress professionnel et les maladies cardiovasculaires ainsi quâavec les troubles de la santĂ© mentale.
Le modĂšle « demande-autonomie-soutien au travail » repose sur le constat quâune situation de travail oĂč les demandes psychologiques (provocant des tensions appelĂ©es « Job strain ») sont fortes et oĂč lâautonomie dĂ©cisionnelle est faible, augmente le risque de maladies physiques et/ou mentales (figure 1). Les demandes psychologiques renvoient Ă la quantitĂ© de travail Ă accomplir, aux exigences cognitives et aux contraintes de temps. Lâautonomie dĂ©cisionnelle renvoie autant Ă la capacitĂ© quâĂ la libertĂ© de prendre des dĂ©cisions dans son travail, Ă la possibilitĂ© de crĂ©er et dâinnover ainsi que dâutiliser et de dĂ©velopper ses habiletĂ©s.

Figure 1. ModĂšle de Karazek et Theorell
Figure 1. ModĂšle demande-autonomieâsoutien au travail » de Karasek et Theorell,
En 1990, le concept de soutien social, sous ses trois dimensions : rĂ©seau de soutien, comportements de soutien et apprĂ©ciation subjective du soutien a Ă©tĂ© ajoutĂ© au modĂšle de Karasek. Dans le travail, le soutien social associe les interactions sociales disponibles comme effectives au travail, tant de la part des collĂšgues que de la hiĂ©rarchie. Par ailleurs, la crise Ă©conomique, les contraintes de rentabilitĂ©, les nouveaux modes de gestion du personnel souvent associĂ©s Ă cette crise, entravent fortement lâesprit dâĂ©quipe comme le sentiment de valeurs partagĂ©es, sans omettre des dĂ©bordements de plus en plus frĂ©quents menant Ă du harcĂšlement moral. La littĂ©rature dĂ©montre largement que lâassociation dâun trop de demandes, dâun manque de soutien et dâune limitation voire dâune suppression de lâautonomie a des effets dĂ©lĂ©tĂšres sur la santĂ© psychique des individus, elle gĂ©nĂšre dĂ©pression, dĂ©tresse psychologique, Ă©puisement professionnel (et/ou Burnout pour les professions concernĂ©es) et consommation accrue de psychotropes (Borritz, 2005 ; Moisan, 1999 ; Stansfeld, S. 1999 ; Rugulies, 2006).
Le modĂšle « dĂ©sĂ©quilibre : effort/reconnaissance » (Siegrist, 1996) repose sur le constat quâune situation de travail oĂč on trouve une association entre des efforts Ă©levĂ©s et une faible reconnaissance en rapport Ă ces effort sâaccompagne de troubles Ă©motionnel et physiologique. Les faibles reconnaissances concernent aussi bien un salaire jugĂ© insuffisant, quâun manque dâestime et de respect ou quâune insĂ©curitĂ© de dâemploi comme de faibles perspectives de promotion. Ce manque de reconnaissance agit en dĂ©tĂ©riorant lâestime de soi ce qui entraĂźne des troubles psychologiques comme la dĂ©pression, lâĂ©puisement professionnel, la dĂ©tresse psychologique Ă©levĂ©e ou mĂȘme le suicide.
Si, de nombreuses recherches tĂ©moignent dâun lien entre ces deux modĂšles causalistes et des critĂšres psychologiques (dĂ©pression, Ă©puisementâŠ), les mĂ©ta-analyses (KivimĂ€ki et al. 2003 ; Stansfeld et al. 2006, 2008) confirment ce lien mais soulignent Ă©galement des biais mĂ©thodologiques notamment celui de la non-prise en compte des facteurs de confusion (Ă©vĂ©nements de vie, antĂ©cĂ©dents psychologiques, compĂ©tences cognitivesâŠ) hormis lâĂąge et le genre.
En effet, ces modĂšles sociologiques partent du principe que les situations sont objectives, mais, de lâaspect psychologique, ce qui est relevĂ©, câest au contraire, lâaspect subjectif. De mĂȘme en ergonomie, le modĂšle de lâactivitĂ© de GuĂ©rin et al. (2001) prend en compte ce qui est appelĂ© « lâĂ©valuation cognitive de la situation de travail ». Mais, comme soulignĂ© dans les mĂ©ta-analyses prĂ©citĂ©es, trĂšs peu de recherches se sont penchĂ©es sur les dĂ©terminants de ces deux modĂšles. A savoir pourquoi certains individus perçoivent davantage une demande comme Ă©tant forte, un soutien comme Ă©tant faible et une restriction de leur autonomie que dâautres, et ce alors que le contexte est objectivement identique (toutes choses Ă©gales par ailleurs), pourquoi encore, certains Ă©prouvent sensation de faire beaucoup dâefforts pour en obtenir peu de reconnaissance et pas dâautres, toujours dans une situation objectivement identique (Langelaan et al. 2006). Un lien direct entre les traits de personnalitĂ© et autres caractĂ©ristiques personnelles (situation familiale, revenus de la famille, antĂ©cĂ©dents psychologiques, dĂ©terminants physiques, dĂ©terminants cognitifs..), ou encore le contexte professionnel lui-mĂȘme (type dâentreprise, de profession, secteur Ă©conomiqueâŠ) et lâĂ©puisement professionnel ou le Burnout a souvent Ă©tĂ© recherchĂ©, mais, si ce lien est dĂ©montrĂ©, par exemple, les traits de personnalitĂ©, notamment en rĂ©fĂ©rence au Big Five sont bien en relation Ă lâĂ©puisement professionnel ou Ă la dĂ©pression (Alarcon et al. 2009), pour celui concernant les facteurs de confusion et ces deux modĂšles causalistes « demande-autonomie-soutien » et « dĂ©sĂ©quilibre-effort-reconnaissance », les rĂ©sultats sont nettement moins frĂ©quents sont plus controversĂ©s (revue de littĂ©rature en cours). Ă ce titre, les recherches englobant des antĂ©cĂ©dents psychologiques sont quasi absentes de la littĂ©rature. Nos recherches en ce sens montrent, par exemple, quâaucune nâa pris en compte les Comportements Automatiques dâEvitement Social (CAES) (Fradin et al. 2004, 2008). Ces comportements peuvent ressembler Ă la phobie sociale Ă ceci prĂšs que ces comportements sont liĂ©s Ă une atteinte du cortex nĂ©olimbique (notamment gyrus cingulaire) et quâils engendrent un autre comportement dit âde substitutionâ. Le comportement dâĂ©vitement est un hypo-fonctionnement que le sujet va compenser par un hyper-fonctionnement afin de pouvoir sâadapter Ă la situation, mais lorsque ce dernier comportement (hyper-fonctionnement) ne permet pas au sujet qui lâadopte de parvenir Ă son objectif (masquer son hypo-fonctionnement), lâensemble devient alors pathogĂšne gĂ©nĂ©rant dâautres pathologies psychiques (notamment dĂ©pression). Dans un cadre professionnel ce fonctionnement hypo-hyper pourrait Ă©galement ĂȘtre pathogĂšne pour la systĂ©mique de la communautĂ© de travail, ce qui a, Ă notre connaissance jamais Ă©tĂ© explorĂ©. Un autre concept, non explorĂ© Ă notre connaissance dans un champ professionnel, concerne lâassertivitĂ© laquelle est reprĂ©sentĂ©e par la capacitĂ© d’adaptation sociale dâun individu dans des situations d’exposition sociale (Breyois et al. 2005). Il s’agirait d’une fonction complexe, et hĂ©tĂ©rogĂšne qui pourrait, selon Fradin et al. (2008), ĂȘtre mesurĂ©e Ă lâaide de quatre indicateurs : les comportements de soumission, les comportements de dominance, la marginalitĂ© et lâaxialitĂ© (ou intĂ©gration des rapports Ă autrui). En fonction de la position de lâindividu sur ces quatre indicateurs, il serait alors possible de dĂ©finir son degrĂ© dâassertivitĂ©.
Par ailleurs, on parle de modĂšles « causal » au sujet des modĂšles de Karasek et Siegrist , parce que, bien quâinteractionnistes (câest lâinteraction de plusieurs facteurs qui a un effet sur les diverses pathologies), ils nâintĂšgrent pas la transaction entre lâindividu et son environnement. Or, le stress correspond davantage Ă une transaction entre lâindividu et lâenvironnement dans laquelle la situation est Ă©valuĂ©e comme dĂ©bordant ses ressources et menaçant son bien-ĂȘtre (Lazarus et al. 1984). Au plan conceptuel, le modĂšle transactionnel du stress est centrĂ© sur lâorganisation complexe des transactions entre facteurs situationnels et facteurs liĂ©s aux modes de rĂ©action (coping) des individus. Selon ce modĂšle, pour le salariĂ© (ou plus largement tout travailleur) les tensions internes (Ă©motions) ainsi que lâidentification de leurs causes permettraient de demeurer efficace (Lazarus et al. 1995, 1999). Ces tensions contribueraient Ă lâĂ©laboration de la perception de la situation (stress perçu, contrĂŽle perçu, soutien social perçu), perception sur laquelle le salariĂ© sâappuierait pour prendre des dĂ©cisions et orienter ses actions. Ă ce niveau, les Ă©motions auraient donc un rĂŽle adaptatif, ce, que ces Ă©motions soient positives ou nĂ©gatives et, les troubles psychologiques surviendraient en cas de mauvaise adaptation voire de dĂ©faut dâadaptation. En effet, selon lâhypothĂšse des marqueurs somatiques de Damasio (1994), les Ă©motions reprĂ©sentent une source dâinformations capitale pour lâajustement et donc pour le maintien dâun niveau de performance qui tient compte Ă la fois des difficultĂ©s intrinsĂšques Ă la situation et de leur interaction avec les ressources personnelles de lâindividu. Ainsi, toujours selon Damasio, la suppression de la capacitĂ© à « lire » les Ă©motions dâune situation peut altĂ©rer la capacitĂ© Ă prendre une dĂ©cision compatible avec la santĂ© des personnes quâelle engage (Damasio, 1994, 1999 ; Loewenstein, 2003). Dans un cadre professionnel, lâimportance de la lecture des Ă©motions sort du cadre de la santĂ© individuelle pour rejoindre celui de la santĂ© dâune communautĂ© de travailleurs et de la santĂ© dâune entreprise ou dâun service. Quand il est symĂ©trique, le partage des Ă©motions participe au renforcement du sentiment dâappartenance Ă cette communautĂ©, dans le cas inverse, il entraĂźne une problĂ©matique dâisolement laquelle gĂ©nĂšre un manque (une tendance Ă la rumination, et un Ă©ventuel enfermement dans des solutions inefficaces) pour lâindividu qui vit lâisolement, et une perte (moindre apprentissage des expĂ©riences) pour le collectif. En outre, des problĂšmes rĂ©currents au niveau dâun collectif ne seraient pas traitĂ©s comme tels mais abordĂ©s Ă chaque fois comme des rĂ©alitĂ©s individuelles situation (Cazabat et al. 2008 ; Caroly et al. 2007). Ici, la notion de « partage social » est diffĂ©rente de celle du « soutien social » (Cobb, 1976 ; House, 1981). Bien que le soutien social soit considĂ©rĂ© dans de nombreux modĂšles (notamment Karasek & Theorell, 1990) comme un modĂ©rateur/mĂ©diateur de lâeffet des «stresseurs» issus dâun environnement de travail, les outils pour le mesurer ne rendent pas compte de la situation dynamique (Cazabat et al. 2008 ; Caroly et al. 2007). Lâun (soutien social) concernerait donc une dimension individuelle et lâautre (partage social) une dimension collective, avec des interactions possibles entre les deux concepts. Il nâen demeure pas moins que lâensemble des mĂ©diateurs (coping, stress perçu, contrĂŽle perçu, soutien social perçu, partage social) ne sont que trĂšs peu mesurĂ©s dans les recherches exploitant les modĂšles de Karasek et de Siegrist. De mĂȘme certains concepts, dĂ©jĂ citĂ©s comme dĂ©terminants (assertivitĂ©, hypo/hyper) nâont pas non plus Ă©tĂ© testĂ©s comme mĂ©diateurs alors quâils pourraient agir comme tels, soit se trouver dans lâaxe qui relie dâautres dĂ©terminants Ă lâassociation « demande-autonomie-soutien » ou encore Ă lâassociation « effort-reconnaissance ».
3. Aléas, incertitudes scientifiques, verrous technologiques
Pour rĂ©sumer, deux dimensions sont fondamentales dans ces modĂšles dâexplication du stress professionnel : lâautonomie dĂ©cisionnelle et la rĂ©ciprocitĂ© sociale, ce qui les rend complĂ©mentaires, notamment quand il sâagit dâexpliquer les risques psychosociaux au sein dâune entreprise ou dâun secteur dâactivitĂ© mais aussi, et pour aller plus loin dâexpliquer la façon dont le travail contribue aux inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© et ainsi de mieux rĂ©pondre Ă des problĂ©matiques de prĂ©vention primaire et secondaire (prise en charge). Mais, ils ne sont cependant pas suffisants essentiellement Ă cause de leur structure causale, il devient donc incontournable dây ajouter lâaspect transactionnel commun Ă tout individu, surtout dans un cadre professionnel.
En outre, le modĂšle de Lazarus et Folkman semble actuellement le plus adaptĂ© pour comprendre le stress professionnel du fait de sa particularitĂ© : son interactionnisme. En effet, ce modĂšle tient compte des dĂ©terminants situationnels et dispositionnels dont les effets sur lâĂ©tat de santĂ© psychique et physique de lâindividu sont mĂ©diatisĂ©s par lâĂ©valuation que le sujet fait de la situation, perception quâil en a (stress perçu) et sa stratĂ©gie pour y faire face (coping). Cette modĂ©lisation fait du stress un processus et permet dâexpliquer les diffĂ©rentes rĂ©ponses individuelles pour un rĂ©sultat identique.
ParallĂšlement, de nombreux chercheurs sâintĂ©ressent Ă la QualitĂ© de Vie au Travail (QdVT) considĂ©rĂ©e comme un des explicateurs principaux du stress professionnel, de mĂȘme quâils sâintĂ©ressent Ă la QualitĂ© de vie individuelle (QdV) que le stress professionnel ou le burnout altĂšrent. Les recherches actuelles ont mis lâaccent sur diffĂ©rents points essentiels tels que la rĂ©munĂ©ration, les qualifications requises, les caractĂ©ristiques prĂ©cises du poste, les conditions de travail, la formation, les perspectives dâĂ©volution, la couverture sociale⊠pour rendre compte de la satisfaction au travail qui semble dĂ©terminante de la qualitĂ© de vie. NĂ©anmoins, ces diffĂ©rents points ont des impacts diffĂ©rents selon le travail exercĂ©, ce qui implique non pas « une qualitĂ© de vie » au travail mais « des qualitĂ©s de vie » spĂ©cifiques Ă chaque type de travail. Il devient donc opportun dâĂ©tudier chaque population de travailleur sĂ©parĂ©ment les unes des autres.
Une autre lacune de la littĂ©rature rĂ©side dans lâabsence quasi-totale de recherches longitudinales, peu ou pas dâĂ©tudes de cohorte, peu ou pas de recherches disposant dâau moins deux temps de mesure. Ainsi, on ne sait pas comment prennent forme les dimensions des deux modĂšles, ni comment elles Ă©voluent. Si certains dĂ©terminants se forgent Ă lâadolescence, et si ces dĂ©terminants (notamment les traits de personnalitĂ©) ont un effet direct et indirect sur la perception des stresseurs ainsi que sur les effets pathogĂšnes de cette perception, de mĂȘme pour ce qui concerne la rĂ©action de lâindividu face Ă la situation stressante, alors lâorganisation de ce mĂȘme modĂšle du stress chez le lycĂ©en devrait pouvoir prĂ©dire son organisation Ă lâĂąge adulte. Dans le cadre du travail, le stress scolaire devrait pouvoir expliquer le stress professionnel.
Compte-tenu de lâampleur de la ou plutĂŽt des recherches amenant Ă la validation complĂšte du modĂšle, nous avons choisi dâadopter une dĂ©marche heuristique, soit une mĂ©thode qui procĂšde par Ă©valuations successives et hypothĂšses autant exploratoires que provisoires. Par ailleurs, les critĂšres de validitĂ© auront un caractĂšre Ă la fois Ă©cologique et interne. Dans le cadre de cette recherche, le caractĂšre Ă©cologique se traduira par le contrĂŽle des conditions de recherche, au moins 50% des individus seront donc interrogĂ©s sur le lieu de travail et le caractĂšre interne se traduira par le contrĂŽle des variables parasites. Ces validitĂ©s reprĂ©sentant un indice de la valeur des rĂ©sultats pour une population donnĂ©e. Afin de garantir le pouvoir explicatif de la recherche, le modĂšle sera testĂ© auprĂšs de diffĂ©rentes populations et des Ă©tudes de fidĂ©litĂ© spatiale viendront conforter sa validitĂ©.
Les populations envisagĂ©es concernent : le secteur mĂ©dical (mĂ©decins, IDE, SF), le secteur de lâenseignement (enseignants du secondaire et du supĂ©rieur), le secteur industriel (agents de maĂźtrise, cadre et cadres supĂ©rieurs), les lycĂ©ens (extension transversale). La taille des Ă©chantillons restant Ă calculer selon lâĂ©tendue de chaque protocole. Les outils Ă©volueront en fonction des phases de la recherche. En outre, certains questionnaires ont besoin dâĂȘtre validĂ©s (QPGs, VIPSO) de maniĂšre scientifique.
Chacune des Ă©tapes suivra la dĂ©coupe de vĂ©rification des effets modĂ©rateurs et mĂ©diateurs (Baron et al. 1986 ; Preacher et al. 2008), soit la recherche et validation des effets simples et principaux (directs) puis celles des effets dâinteraction (indirects) de chaque partie du modĂšle. Chacune des Ă©tapes se dĂ©roulant sur en moyenne 1 an. Pour des raisons budgĂ©taires, il nâest actuellement pas envisageable de prĂ©voir une approche longitudinale, aussi utiliserons-nous une mĂ©thode transversale qui permettra dâĂ©valuer le pouvoir explicatif du stress scolaire dans lâapparition du stress professionnel. Les sujets seront appariĂ©s selon 5 groupes dâĂąges : Ă©lĂšves de terminales, 20-29 ans, 30-39 ans, 40-49 ans et 50-59 ans ainsi que selon lâorientation globale de leur profession (littĂ©raire, Ă©conomique/gestion/commerciale, scientifique) et la section de terminale (L, ES, S).
Ce projet est donc constitué de plusieurs étapes :
Etape 1Â : validation des questionnaires
Etape 2Â : Stress professionnel
Etape 3Â : Stress scolaire
Etape 4 : vérification des effets des trajectoires de stress en adoptant une méthode transversale
4. Travaux R&D réalisés, démarche expérimentale
Dans une premiĂšre Ă©tape, lâIME a rĂ©alisĂ© la validation de lâun des outils nĂ©cessaires Ă lâĂ©tude, le « vIPSO â individuel » (questionnaire interrogeant les dimensions individuelles au sein de lâInventaire de Performance Sociale et Organisationnelle : cf. projet ST1 pour en savoir plus sur la version complĂšte du vIPSO qui porte sur les dimensions individuelles, managĂ©riales et organisationnelles).
LâĂ©chelle a Ă©tĂ© construite sur la base de la ThĂ©orie de Fradin et al. (2006, 2008). Cette validation a Ă©tĂ© effectuĂ©e auprĂšs de 222 individus adultes et insĂ©rĂ©s dans le monde professionnel. A lâorigine, cette Ă©chelle Ă©tait composĂ©e dâune premiĂšre partie constituĂ© de 19 items rĂ©partis en 5 dimensions (Dominance/soumission : 4 items ; AxialitĂ©/marginalitĂ© : 4 items ; AssertivitĂ© : 2 items ;      Hypo et hyper fonctionnement : 4 items ; Stress psychologique et physiologique : 5 items) et dâune seconde composĂ©e de 6 items mesurant la flexibilitĂ© et la rigiditĂ© cognitive.
Pour la premiĂšre partie, lâanalyse statistique exploratoire indique une solution Ă 4 facteurs composĂ©e de 14 items qui explique 46% de la variance commune : Facteur 1 : Stress physiologique et psychologique (5 items), Facteur 2 : Hypo/Hyper fonctionnement (3 items) ; Facteur 3 : Dominance/Soumission (3 items) ; Facteur 4 : AssertivitĂ©/MarginalitĂ© (3 items). Pour la seconde partie, lâanalyse statistique exploratoire rĂ©vĂšle une structure instable ce qui rend obligatoire lâaugmentation de la taille de lâĂ©chantillon.
Les analyses complĂ©mentaires indiquent des corrĂ©lations fortes entre le facteur Stress physiologique/psychologique et toutes les dimensions du Job Stress Survey (JSS) de Spielberger (pression professionnelle, r = 0.554 p < 0.01 ; manque dâorganisation
(r = 0.562, p < 0.01 ; indice de stress professionnel, r = 0.628 p < 0.01). Il existe Ă©galement des corrĂ©lations moyennes entre le facteur Hypo/Hyper fonctionnement et toutes les dimensions du JSS (pression professionnelle, r = 0.322, p < 0.01 ; manque dâorganisation, r = 0.193, p < 0.01 ; indice de stress professionnel, r = 0.273, p < 0.01). De la mĂȘme maniĂšre il existe des corrĂ©lations entre le facteur AssertivitĂ©/MarginalitĂ© et toutes les dimensions JSS (pression professionnelle, r = 0.242, p < 0.01 ; manque dâorganisation, r = 0.324 p < 0.01) ; indice de stress professionnel, r = 0.331, p < 0.01). Il nâexiste aucune corrĂ©lation significative entre le facteur Dominance/Soumission et les diffĂ©rentes dimensions du JSS.
Il existe Ă©galement des corrĂ©lations fortes entre la dimension AnxiĂ©tĂ© du Hospital Anxiety and Depression Scale (HASD) et le facteur Stress Physiologique/Psychologique (r = 0.550, p < 0.01), avec le facteur Hypo/Hyper fonctionnement (r = 0.413 p < 0.01), avec le facteur Dominance/Soumission (r = 0.174 p < 0.01) et avec le facteur AssertivitĂ©/MarginalitĂ© (r = 0.30, p <0.01). Il nâexiste aucune corrĂ©lation avec la dimension dĂ©pression.
De la mĂȘme maniĂšre, il existe des corrĂ©lations entre le facteur stress Physiologique/Psychologique et le coping centrĂ© sur le problĂšme (r = -0.220, p < 0.01) et lâĂ©vitement (r = 0.338, p < 0.01), entre le facteur Hypo/Hyper fonctionnement et le coping centrĂ© sur le problĂšme (r = 0.445 p < 0.01), entre le facteur Dominance/Soumission et le coping centrĂ© sur lâĂ©motion (r = – 0.286, p < 0.01) et entre le facteur AssertivitĂ©/MarginalitĂ© et le coping centrĂ© sur le problĂšme (r =- 0.228, p < 0.01), et le coping centrĂ© sur lâĂ©motion (r = 0.262 p < 0.01).
Enfin, on observe par le biais du General Health Questionnaire, des troubles psychologiques forts en cas de stress (r = 0.661, p < .001), troubles psychologiques modĂ©rĂ©s en cas de prĂ©sence dâhypo/hyper (r = 0.319, p < .001). Bon Ă©quilibre psychologique si dominant (r = 0.339, p < .001) ou faible si soumis, troubles psychologiques modĂ©rĂ© si marginal (r = 0.385, p < .001) ou bon Ă©quilibre si assertif.
Les rĂ©sultats des analyses descriptives qui mettent en avant les diffĂ©rences entre les secteurs dâactivitĂ© indiquent :
1/ Facteur Stress Physiologique/Psychologique
Différence tendancielle, F(3, 218) = 2,41, p = .06, h2 = .03
2/ Facteur HYPO/HYPER fonctionnement
DiffĂ©rence significative, F(3,218) = 3,26, p < .05, h2 = .04 (donc attention : faible taille dâeffet)
3/ Facteur Dominance-Soumission
Non significatif, F(3,218)Â Â = 0, 12, p =.94
4/Facteur Assertivité-Marginalité
Différence significative, F(3,218) = 2,85, p < .05, h2 = .04
Les résultats des analyses de Différences de moyennes pour le genre indiquent des différences:
Significatives pour :
Stress t(208) = -.2.87
Hypo-Hyper, t(208) = -2.93
Tendanciel pour
Dominance-Soumission, t(208) = 1.77, p = .07
Non significatives pour :
Assertivité-marginalité, t(208) = .20, p = .8
Dâautres analyses complĂ©mentaires sont en cours afin de vĂ©rifier les diffĂ©rentes validitĂ©s et fidĂ©litĂ©s de lâoutil.
Dans une seconde Ă©tape, le stress professionnel a Ă©tĂ© mesurĂ© Ă lâaide du « Job Stress Survey » de Spielberger (1994). Ce questionnaire contient 60 items dont la moitiĂ© mesure lâintensitĂ© perçue du stress en rapport Ă 30 situations potentiellement stressantes, lâautre moitiĂ© mesurant la frĂ©quence dâapparition de ces diverses situations. Les personnes se positionnent sur deux Ă©chelles de Likert allant de « 1 » (faible intensitĂ©) à « 9 » (intensitĂ© forte) pour la perception de lâintensitĂ© et de « 0 » (aucun) à « 9 » (jours dâapparition au cours des 6 derniers mois) pour la frĂ©quence. Le total des scores de ce questionnaire peut varier de 30 Ă 270 pour lâintensitĂ© et de 0 Ă 270 pour la frĂ©quence. Cette Ă©chelle permet Ă©galement de calculer un indice de pression perçue (10 items) ainsi quâun indice de manque de soutien organisationnel (10 items), les scores de ces deux indices varient de 0 Ă 81. Lâindice de stress total est obtenu en additionnant les produits (item par item) de ces deux indices, la mĂ©diane de cet indice varie 59 Ă 64. Les trois indices permettent dâobtenir des scores prĂ©cis de la perception du stress (cf. Lazarus & Folkman, 1984) professionnel des rĂ©pondants. Le burnout a Ă©tĂ© mesurĂ© Ă lâaide du Melamed-Shirom Burnout Questionnaire (M-S BMQ), short-form [22,42]. Cette Ă©chelle comporte 14 items permettant de mesurer 3 dimensions du burnout : fatigue physique (6 items), lassitude cognitive (5 items), Ă©puisement Ă©motionnel (3 items). Les rĂ©pondants sont invitĂ©s Ă se positionner sur une Ă©chelle de Likert variant de « 1 » jamais à « 7 » toujours. Pour la dimension fatigue physique le score peut varier de 6 Ă 42, pour la dimension lassitude cognitive, il peut varier de 5 Ă 35 et pour lâĂ©puisement Ă©motionnel de 3 Ă 21.
La mesure du soutien social perçu a Ă©tĂ© effectuĂ©e Ă lâaide du Questionnaire de Soutien Social (QSS) de Pineau [43]. Ce questionnaire demande au rĂ©pondant dâĂ©valuer le soutien social quâil perçoit de la part de sa hiĂ©rarchie, de ses collĂšgues et de ses proches en rapport Ă 4 dimensions du soutien professionnel : Ă©coute, aide, discussion et disponibilitĂ©. Cet instrument permet de calculer un score global de soutien social perçu et 4 scores partiels selon les dimensions. Pour chaque dimension le score peut varier de 0 Ă 9, le score global pouvant varier de 0 Ă 36.
La QualitĂ© de Vie (QdV) a Ă©tĂ© mesurĂ©e Ă lâaide de la MOS-SF-36. Il contient 36 items permettant dâĂ©valuer 8 dimensions (via 8 scores composites) de la QdV : fonctionnement/activitĂ© physique, limitations dues Ă lâĂ©tat physique, douleurs physiques, santĂ© perçue, vitalitĂ©, relations sociales, santĂ© psychique, limitations dues Ă lâĂ©tat psychique, plus une derniĂšre dimension (correspondant Ă lâitem 2) Ă©valuant lâĂ©volution de la santĂ© perçue. Les 8 premiĂšres dimensions permettent dâobtenir 2 scores synthĂ©tiques, un score de santĂ© physique et un score de santĂ© psychique. Selon les dimensions, le rĂ©pondant peut ĂȘtre amenĂ© Ă se positionner sur une Ă©chelle allant de 1 « excellent » Ă 5 « mauvaise » ou « beaucoup moins bonne », dâautres Ă©chelles sont en 3 points de « oui, trĂšs limité » à « non, pas du tout limité ». Les scores sont cĂŽtĂ©s sur 100 pour chacune des dimensions, des scores faibles indiquant une QdVT mĂ©diocre.
Les consistances internes de chaque dimension de chaque échelle sont bonnes ou correctes, excepté pour les dimensions « santé mentale » et « vitalité » du SF-26.
Dans une premiĂšre sĂ©rie, ce protocole a Ă©tĂ© proposĂ© Ă des enseignants-chercheurs, nous avons obtenu 178 rĂ©pondants, dont 94 ont rĂ©pondu Ă lâensemble des questionnaires (5 de plus ont rĂ©pondu partiellement), les 79 autres ayant rĂ©pondu uniquement Ă la SF-36, ce qui permet dâĂ©valuer la QDV des universitaires sur un Ă©chantillon de 178 rĂ©pondants.
Les analyses statistiques (effectuĂ©es Ă lâaide du logiciel SPSS.19) ont Ă©tĂ© conduites afin dâĂ©valuer les effets prĂ©alablement dĂ©crits (fonction des possibilitĂ©s sur chaque Ă©chantillon). Nous avons tout dâabord vĂ©rifiĂ© la pertinence des rĂ©ponses Ă lâĂ©chelle de QdV (SF-36) au moyen de corrĂ©lations. Concernant les effets directs, nous avons effectuĂ© des rĂ©gressions linĂ©aires hiĂ©rarchiques. Les hypothĂšses stochastiques portant sur ce test ont Ă©tĂ© prĂ©alablement vĂ©rifiĂ©es, ainsi pour certaines variables ce test sâest avĂ©rĂ© impossible Ă rĂ©aliser, nous avons alors effectuĂ© soit des U de Mann et Whitney (variable dichotomique), des tests de Kruskal-Wallis (variables multinomiales) ou des corrĂ©lations de Spearman (variables ordinales). Concernant les rĂ©gressions linĂ©aires, nous avons placĂ© dans le pas 1 les variables socio-dĂ©mographiques (genre, Ăąge, enfants, profession, temps de travail, expĂ©rience professionnelle), dans le pas 2, les variables dâordre mĂ©dical (troubles somatiques et psychiques, traitements en cours) et dans le pas 3, les diverses variables psychologiques explicatives (stress professionnel, soutien social) selon le modĂšle Ă©tudiĂ©. Concernant les effets indirects, nous avons rĂ©alisĂ© des tests de modĂ©ration et de mĂ©diation pour les variables ayant des distributions gaussiennes ou des Kruskal-Wallis avec extension de Scheirer-Ray-Hare dans le cas inverse. NĂ©anmoins, nous nâavons tenu compte que des deux scores composites de la QdV. Des facteurs de risque ont Ă©galement Ă©tĂ© calculĂ©s (AOR) Ă partir de la mĂ©diane des scores obtenus Ă chaque Ă©chelle et en contrĂŽlant certaines variables situationnelles dont lâeffet significatif a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© par le test des effets simples.
Burnout : Fatigue (Epuisement physique)
Les analyses ont portĂ©es sur 98 observations (1 sujet dĂ©viant ayant Ă©tĂ© extrait de lâĂ©chantillon). Il nâest pas possible dâĂ©tudier lâeffet dâun Ă©ventuel traitement somatique ou psychique en raison dâune colinĂ©aritĂ© trop forte (VIF > 4) de mĂȘme pour ce qui est du stress professionnel, concernant les autres facteurs, il nâexiste aucune autre colinĂ©aritĂ© (VIF<2). Nous avons donc Ă©tudiĂ© le stress professionnel sĂ©parĂ©ment.
Concernant la pression et lâabsence de soutien professionnel, tous les modĂšles sont significatifs, le meilleur modĂšle Ă©tant celui contenant la pression et lâabsence de soutien professionnel, puisquâil explique 49,6% de la variance de lâĂ©puisement physique,
R2 = 0,496, p < 0,001, DR2 = 0,193, p < 0,001. Dans ce modĂšle, la prĂ©sence de troubles psychiques, b = – 0,357, p < 0,001 (le bĂȘta est nĂ©gatif car la prĂ©sence de trouble a Ă©tĂ© codĂ©e « 0 » et lâabsence a Ă©tĂ© codĂ©e « 1 ») et une pression professionnelle Ă©levĂ©e, b = 0,350, p < 0,001 expliquent un niveau dâĂ©puisement physique Ă©levĂ©. Mais lâĂąge a Ă©galement un effet, puisque les plus jeunes sont ceux dont le niveau dâĂ©puisement physique est le plus Ă©levĂ©, b = -0,255, p < 0,05 et inversement. Le poids de chaque variable en maintenant les autres Ă un terme constant (corrĂ©lation partielle) est de r = -0,236 pour lâĂąge, de r = -0,422 pour les troubles psychiques et de r = 0,378 pour la pression professionnelle.
Concernant le stress professionnel, ce modĂšle explique 49,4% de la variance de lâĂ©puisement physique, R2 = 0,494, p < 0,001, DR2 = 0,184, p < 0,001, les plus jeunes ayant le niveau dâĂ©puisement le plus Ă©levĂ© b = -0,246, p < 0,001 (rpartiel =, – 0,227), la prĂ©sence dâantĂ©cĂ©dents psychiques est en lien avec un niveau dâĂ©puisement Ă©levĂ©
b = -0,332, p < 0,001 (rpartiel = – 0,407), de mĂȘme pour le stress professionnel b = 0,477, p < 0,001 (rpartiel = – 0,538).
Burnout : Ăpuisement cognitif
Les analyses ont portĂ© sur 97 observations (deux sujets dĂ©viants), lâeffet du traitement ne peut pas ĂȘtre Ă©tudiĂ© (VIF>4), de mĂȘme concernant le stress professionnel qui a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© sĂ©parĂ©ment. Pour la pression et lâabsence de soutien professionnel, tous les modĂšles sont significatifs, le meilleur contient la pression et lâabsence de soutien professionnel, il explique 22,7% de la variance de lâĂ©puisement Ă©motionnel, R2 = 0,227,
p < 0,001, DR2 = 0,128, p < 0,001. Dans ce modĂšle, les plus jeunes, b = 0,343, p < 0,05, et ceux dont le niveau de pression est le plus Ă©levĂ©, b = 0,315, p < 0,01 sont ceux dont le niveau dâĂ©puisement cognitif est Ă©galement le plus Ă©levĂ©. Le poids de chaque variable en maintenant les autres Ă un terme constant (corrĂ©lation partielle) est de r = -0,256 pour lâĂąge, et de r = 0,366 pour la pression professionnelle.
Le modĂšle contenant le stress professionnel explique quant Ă lui 22,5% de lâĂ©puisement cognitif, R2 = 0,225, p < 0,001, DR2 = 0,117, p < 0,001. Dans ce modĂšle, les plus jeunes prĂ©sentent le niveau dâĂ©puisement cognitif le plus Ă©levĂ© b = 0,334, p < 0,05 (rpartiel = – 0,248), et ceux dont le stress professionnel est Ă©levĂ© sont Ă©galement ceux dont lâĂ©puisement cognitif est le plus Ă©levĂ©, b = 0,380, p < 0,01 (rpartiel = 0,380).
Burnout : épuisement émotionnel
LâĂ©chantillon dâanalyse comporte 98 observations (un sujet dĂ©viant), lâeffet du traitement et du stress professionnel ne peuvent non plus ĂȘtre analysĂ©s (VIF>4). Seul le modĂšle comportant la pression et lâabsence de soutien professionnel est significatif, il explique 17,3% de la variance de lâĂ©puisement Ă©motionnel, R2 = 0,173, p < 0,005, DR2 = 0,180, p < 0,001. Ceux dont le niveau de pression, b = 0,352, p < 0,01, est le plus Ă©levĂ© sont ceux dont le niveau dâĂ©puisement Ă©motionnel est Ă©galement le plus Ă©levĂ©. La corrĂ©lation partielle est de r = 0,305.
Concernant le stress professionnel, seul le modĂšle contenant le stress est significatif,
R2 = 0,188, p < 0,005, DR2 = 0,144, p < 0,001. Les personnes les plus stressĂ©s ont le niveau dâĂ©puisement Ă©motionnel le plus Ă©levĂ©, b = 0,419, p < 0,01 (rpartiel = 0,407).
Qualité de vie
Pour lâensemble des modĂšles, nous avons rencontrĂ© le mĂȘme problĂšme de multicolinĂ©aritĂ©, dans un premier temps, seules les dimensions pression et soutien professionnel ont donc Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es dans le pas 3, dans un second temps, nous y avons placĂ© le stress professionnel. Lâeffet du traitement nâa pas non plus pu ĂȘtre analysĂ©. Par ailleurs, seules les dimensions santĂ© psychique et vitalitĂ© ont pu ĂȘtre analysĂ©s en raison de distributions non gaussiennes concernant les autres dimensions.
Les analyses portent sur 97, et 98 observations, le nombre de sujets déviants étant de 2 pour le modÚle concernant la santé psychique et de 1 pour la dimension vitalité.
QDV : Santé psychique
Tous les modÚles sont significatifs, le modÚle expliquant le plus de variance de la santé psychique contient la pression professionnelle, R2 = 0,370, p < 0,001, DR2 = 0,166,
p < 0,001. Le fait dâĂȘtre un homme a un effet positif sur la perception de la santĂ© psychique, b = – 0,223, p < 0,005*, par ailleurs les personnes ne rapportant pas dâantĂ©cĂ©dents psychiques ont une meilleure perception de leur santĂ© psychique, b = 0,280, p < 0,005, enfin celle qui rapportent un niveau Ă©levĂ© de pression ont Ă©galement une perception de leur santĂ© psychique faible, b = – 0,381, p < 0,001. Les corrĂ©lations partielles sont respectivement de rgenre = – 0,269, rantĂ©cĂ©dentspsy = 0,318 , rpression = – 0,369. Le modĂšle contenant le stress professionnel permet dâexpliquer 35,6% de la variance de la santĂ© psychique, R2 = 0,356, p < 0,001 DR2 = 0,146, p < 0,001. Les femmes ont une moins bonne perception de leur santĂ© psychique que les hommes,
b = – 0,221, p < 0,05, de mĂȘme pour les personnes dĂ©clarant des antĂ©cĂ©dents de troubles psychiques, b = – 0,256, p < 0,005, et pour celles prĂ©sentant un niveau Ă©levĂ© de stress professionnel, b = – 0,424, p < 0,005. Les corrĂ©lations partielles sont respectivement de rgenre = – 0,262, rantĂ©cĂ©dentspsy = 0,291 , rstress = – 0,449
QDV : Vitalité
Tous les modÚles sont significatifs, celui expliquant le plus de variance de la vitalité contient la pression et le soutien professionnel, R2 = 0,347, p < 0,001, DR2 = 0,120,
p < 0,001. Les personnes signalant des antĂ©cĂ©dents de troubles psychiques ont des niveaux de vitalitĂ© moins Ă©levĂ©s que celles nâen signalant pas, b = 0,341, p < 0,001* et les personnes percevant une pression professionnelle faible sont aussi celles qui dĂ©clarent la vitalitĂ© la plus forte, b = – 0,260, p < 0,05. Les corrĂ©lations partielles sont respectivement de, rantĂ©cĂ©dentspsy = 0,372, rpression = – 0,258. Le modĂšle contenant le stress professionnel permet dâexpliquer 35,6% de la variance de la santĂ© psychique, R2 = 0,356, DR2 = 0,117, p < 0,001). Dans ce modĂšle, les personnes dĂ©clarant des antĂ©cĂ©dents psychiques ont Ă©galement une moins bonne perception de leur santĂ© psychique que celles nâayant pas dâantĂ©cĂ©dents, b = – 0,332, p < 0,05, de mĂȘme pour celles prĂ©sentant un niveau Ă©levĂ© de stress professionnel, b = – 0,379, p < 0,001. Les corrĂ©lations partielles sont respectivement de rantĂ©cĂ©dentspsy = 0,366, rstress = – 0,444.
5. Indicateurs de R&D
Ces travaux ont été en partie présentés à la communauté scientifique :
de Chalvron, S. Cousson-GĂ©lie, F., Zozaya, C. (2011). Stress professionnel et Burnout en     secteur hospitalier : Ă©tude comparative entre des infirmiĂšres en service dâoncologie et des  infirmiĂšres dâautres services. Communication orale aux VIIĂšmes journĂ©es du CanĂ©ropĂŽle GSO, Bordeaux, France.
de Chalvron, S., Fradin, J. & Cousson-Gélie, F. (2012). Burnout des infirmiÚres en oncologie. Communication affichée, XXÚmes Journées Internationales de Psychologie Différentielle. 27, 28 et 29 Juin 2012, Rennes, France.
de Chalvron, S. Zozaya, C. & Cousson-Gélie, F. (2012). Le stress professionnel des soignants en oncologie. Communication présentée à la Conférence PÎle Recherche Montpellier Cancer, Montpellier, France.
Deux articles concernant le stress scolaire sont dĂ©jĂ acceptĂ©s, trois autres sont en cours dâĂ©criture. Ces derniers concernent la validation des questionnaires regroupant les 4 dimensions de lâassertivitĂ© selon le modĂšle de Fradin et al. (2008) et le stress professionnel chez les enseignants et les soignants. La participation Ă divers congrĂšs (psychologie diffĂ©rentielle, psychologie de la santĂ©, psychologie du travail, psychologie dĂ©veloppementale et psychologie cognitive) est non seulement impĂ©rative mais Ă©galement dĂ©jĂ prĂ©vue sur une durĂ©e de 5 ans. Lâensemble de ces actions devrait par ailleurs permettre de rĂ©pondre de façon efficace aux divers appels Ă projets (adolesence, travail, santĂ© publique). Cependant la rĂ©ponse ne peut se faire sans la participation dâautres Ă©quipes de recherche, Ă ce jour, nous avons constituĂ© une Ă©quipe regroupant le laboratoire IME, le laboratoire Epsylon (Montpellier 3), le laboratoire LPPS (Paris Descartes), lâobservatoire de la vie des lycĂ©ens (HĂ©rault), et le centre de recherche Epidaure (Montpellier).
6. Acquisition des connaissances
La premiĂšre Ă©tape nous a permis dâaboutir Ă la crĂ©ation dâun outil valide pour lâĂ©valuation spĂ©cifique, et pour les entreprises, du stress professionnel et de lâadaptation individuelle en fonction de lâexpression de la personnalitĂ© au travail.
La seconde Ă©tape montre que lâensemble des universitaires interrogĂ©s prĂ©sente un niveau de burnout important puisquâil est significativement plus Ă©levĂ© que celui dâautres populations telles que des Ă©tudiants ou des enseignants du secondaire et similaire Ă celui dâinfirmiĂšres. Nous retrouvons le mĂȘme type de rĂ©sultats concernant la qualitĂ© de vie sensiblement plus mauvaise chez les universitaires que chez des mĂ©decins, des accidentĂ©s du travail et similaire Ă celle de patients aprĂšs une crise cardiaque. Winefield et al. (2003) qui ont comparĂ© des universitaires (academic staff) avec dâautres professions au sein dâune mĂȘme universitĂ© retrouvent Ă©galement une dĂ©tresse psychologique particuliĂšrement Ă©levĂ©e chez les universitaires de mĂȘme que Wilkinson et al. (1995), Kinman (2001) ou encore Jacobs et al. (2010). NĂ©anmoins, on observe quelques diffĂ©rences entre ces universitaires notamment pour ce qui concerne les ATER et doctorants qui semblent avoir la moins bonne qualitĂ© de vie autant physique que psychique et ĂȘtre Ă©galement ceux dont le niveau de burnout est le plus Ă©levĂ©. Winefield et al. (2003) retrouvent une diffĂ©rence similaire mais ils ont introduit une variable mesurant la date dâarrivĂ©e dans lâuniversitĂ©, et la diffĂ©rence se retrouve davantage entre les nouveaux arrivants, dont le niveau de dĂ©tresse psychologique est Ă©levĂ©, et les anciens. DâaprĂšs ces auteurs, ce niveau de dĂ©tresse psychologique serait dĂ» Ă une forte demande perçue par ces ATER et doctorants comparativement Ă un faible contrĂŽle perçu ou une faible latitude dĂ©cisionnelle, et ce en accord avec le modĂšle de Karasek (1979). En effet, ils se trouvent dans une situation oĂč ils sont Ă la fois Ă©valuateurs, oĂč ils dĂ©butent lâenseignement et oĂč ils sont encore Ă©valuĂ©s et sans encore avoir eu le temps de faire la preuve dâune valeur scientifique (« poor research performance is clearly identified as stressor⊠and their publications are never citedâŠÂ » Winefield, 2000, p.442,). De plus, ils sont souvent dans une situation Ă©conomique et acadĂ©mique prĂ©caire ce qui augmente leur niveau de stress perçu et affecterait leur santĂ© physique et psychique.
Par ailleurs, les niveaux de stress professionnel, de burnout et de qualitĂ© de vie des enseignants-chercheurs se retrouvent dans lâensemble des Ă©tudes comparant ces niveaux entre enseignants-chercheurs et dâautres professions. Il apparaĂźt donc que les enseignantsâchercheurs ont un niveau de stress Ă©levĂ© et un niveau de qualitĂ© de vie psychique et physique faible, comme en Australie, en Angleterre ou encore au Canada. Catano (2010) signale pour le Canada, un manque de contrĂŽle perçu, des conflits dâordre administratifs, des contraintes de publication alors quâen Australie câest le sentiment dâinjustice qui prĂ©domine et de façon gĂ©nĂ©rale on note un sentiment dâinsatisfaction professionnelle quelque soit le pays concernĂ©.
Enfin, la diffĂ©rence concernant le genre se retrouve Ă©galement dans la grande majoritĂ© des Ă©tudes puisque les femmes rapportent, dâune Ă©tude Ă lâautre, plus de stresseurs et notamment celui dâoccuper souvent des positions plus basses dans la hiĂ©rarchie universitaire pour des compĂ©tences Ă©gales Ă celles des hommes. Elles signalent Ă©galement devoir apporter plus de preuves de leur capacitĂ© Ă prendre des responsabilitĂ©s pour pouvoir monter dans cette hiĂ©rarchie que les hommes. En outre, elles disent avoir en parallĂšle plus de responsabilitĂ©s familiales, principalement au niveau des enfants que les hommes. Une seule Ă©tude ne montre pas de diffĂ©rence hommes/femmes mais il sâagissait dâune Ă©tude portant sur 9000 personnes travaillant dans des universitĂ©s australiennes, y compris des administratifs, ses rĂ©sultats concernant le genre ne sont pas rĂ©pliquĂ©s dans une Ă©tude des mĂȘmes auteurs en 2008 qui a exclut les administratifs.
Notre Ă©tude semble reproduire des rĂ©sultats dĂ©jĂ obtenus auparavant, nĂ©anmoins, elle a pour principale limite une taille dâĂ©chantillon relativement faible laquelle, dâune part ne permet pas de calculer certains effets et, dâautre part, rĂ©duit la puissance statistique tout en bloquant la possibilitĂ© dâeffectuer certains tests paramĂ©triques. Les tests non-paramĂ©triques effectuĂ©s donnent toutefois des indications sĂ©rieuses quant aux facteurs susceptibles dâexpliquer le burnout et la qualitĂ© de vie des universitaires.
Les Ă©tudes ultĂ©rieures devront donc sâattacher Ă augmenter la taille dâĂ©chantillon mais Ă©galement Ă explorer lâefficacitĂ© de prises en charge psychologiques face Ă un haut niveau de stress professionnel et de burnout de cette catĂ©gorie socio-professionnelle.
A ce titre, Il existe trĂšs peu dâĂ©tudes interventionnelles Ă©valuant diverses solutions visant Ă diminuer le stress professionnel des universitaires. Il semblerait cependant que des thĂ©rapies basĂ©es sur la relaxation puissent avoir un effet positif sur le stress des enseignants chercheurs.
7. Ressources humaines
Nom |
Fonction dans le projet |
Nbre heures/jours consacrées à la Phase N |
Nb total dâheures/jours affectĂ©es au projet |
De Chalvron Stéphanie |
Ingénieur de recherche |
91 heures |
91 heures |
Fradin Jacques |
Direction de recherche |
58 heures |
58 heures |
Lafaye Anais |
Chargée de projet |
273 heures |
273 heures |
Porro Bertrand |
Assistant de recherche |
235 heures |
235 heures |
8. Références bibliographiques
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